Difficile d'avoir un avis tranché sans avoir lu le manga original, mais cette adaptation à au moins le mérite de l'accessibilité au plus grand nombre.
C'est souvent touchant, d'une finesse d'animation assez agréable et régulièrement amusant.
Le noeud scénaristique est pourtant dramatique puisqu'il conte l'arrêt brutal d'une complicité naissante entre deux adolescentes aux caractères aussi opposés que complémentaires. C'est pour préserver ce souvenir de la défunte que son aînée va réinterpréter artistiquement leur collaboration de néo mangakas. On y explore aussi bien la culpabilité de la mort accidentelle que les joies vitales de la création, dans une palette contrastée d'émotions qui donnent sa patine singulière au film.
Dommage que tout ceci soit plus survolé que pleinement embrassé, du fait de sa courte durée. La mélancolie est de fait ternie car l'on nous laisse pas suffisamment de temps pour s'attacher à ces espiègles gamines. Dans le même mouvement, l'allusion à un réel fait divers macabre survenu dans une université n'est pas clairement compréhensible si on n'est pas au courant de son existence, encore moins si l'on ne connaît pas l'œuvre originale. Cela cause des changements de rythmes préjudiciables pour une aussi courte histoire.
Au final un indéniable savoir de l'artisanat nippon qui continue de perpétuer sa belle tradition animée, mais dont on ne gardera pas une trace indélébile contrairement à nombre de ses prestigieux aînés.