S’aventurer à regarder Look Back, c’est accepté un instant d’inattention où cinquante minutes passeront comme cinq minutes.
Alors que la plupart des contenus issus de l’animation japonaise se parent de mises en scène toujours plus grandiloquentes, Look Back se place comme un ovni dans un espace aérien saturé de correspondances Paris New-York.
Provenant tout droit de l’esprit créatif bien que torturé de Tatsuki Fujimoto, auteur de Chainsaw-Man, Fire Punch ou encore Sayonara Eri. Look Back dans sa forme originel est un manga, plus précisément un “one shot”, prenant place dans une campagne japonaise où deux petites filles passionnées par le dessin cohabitent malgré elles.
Que dire si ce n’est que trop peu d’oeuvres animées osent expérimenter sur leur mise en scène comme le fait l’adaptation animée de Kiyotaka Oshiyama. C’est une oeuvre calme, finalement pas très bavarde - de prime abord - avec un point final lisible à des kilomètres, pourtant c’est par cette modestie, que Look Back se distingue. Avec une première lecture simple, abordant de multiples sujets sous des apparences singulières, l’adaptation de Look Back nous offre une oeuvre riche par sa légèreté, pleine de vie et de paysages familiers où notre esprit prendra plaisir à questionner et à creuser les différents niveau de lecture venant sublimer son format original.
Lors de sa parution en 2021, Tatsuki Fujilmoto nous offre une oeuvre intime et introspective, questionnant sa substance, l’amitié et la passion. Par son habileté, Kiyotaka Oshiyama parvient à donner vie au monde de Look back dès les premières secondes de son film.
Ne commettant pas l’erreur de se concentrer sur une relation linéaire cherchant à tout prix à étiqueter des comportements, des paroles ou toutes formes de symbolismes grossières, Look Back s’octroie une adaptation rompant avec les cahiers des charges habituels, laissant aux spectateurs une oeuvre pure où chacun trouvera son interprétation, ses bons comme ses mauvais souvenirs lointains, même ceux provenant d’une campagne reculées du Kansai que nous ne connaissons pas.
En jouant avec son format, son concept et ses personnages il en résulte un film d’animation brillant.
Ce film mérite-t-il un visionnage attentif ? Oui, en japonais de préférence. Est-ce un chef d’oeuvre ? Probablement, il fait en tout cas parti de ces rares films à voir et revoir, à conseiller et questionner.