Jacen - Trip in Asia

Lorelei, la sorcière du Pacifique (2005) - ローレライ / 128 min.
Réalisateur : Higuchi Shinji - 樋口真嗣
Acteurs principaux : Yakusho Kōji - 役所 広司 ; Tsumabuki Satoshi - 妻夫木聡 ; Odagiri Yūko - 小田切 悠子.

Le Pitch :
Le 6 août 1945, un B-29 américain lâche la première bombe atomique sur Hiroshima...

Face à cette nouvelle menace, les autorités militaires japonaises confient une mission de la plus haute importance au Capitaine Masami Asakura qui se voit confier le commandement d'un sous-marin ramené d'Allemagne par une équipe de scientifiques : le I-507.
Sa mission : trouver le navire américain qui achemine la seconde bombe atomique et l'empêcher de mener sa tâche à bien. Afin de se faufiler dans les eaux grouillant de bâtiments américains, le I-507 dispose d'une arme secrète d'origine nazie : Le Loreleï, un petit submersible indétectable à bord duquel se glisse une jeune japonaise aux pouvoirs étonnants.

Cela suffira-t-il à sauver le Japon de la dévastation atomique ?

Premières impressions :
Ah le Japon, pays du zen, de la tradition, de la jeune vierge génétiquement modifiée pour se transformer en sonar surpuissant...

C'est dingue comme je peux me faire avoir dès que Mamoru Oshii (Ghost in the Shell, Avalon, The Sky Crawlers) apparait quelque part sur la jaquette. C'est vrai, dès que son nom est cité, une sorte de frénésie me prend. J'aurais dû un peu mieux me renseigner, vu que sur Loreleï, la seule chose qu'a faite mon idole, c'est de modéliser un obscur bombardier américain que l'on doit voir dix secondes à l'écran...

Inutile d'en discuter des plombes, Loreleï est un mauvais film, une sorte de sous U-571 mélangé à du sous Evangelion, mélangé à du drama nationaliste kirghize (bon je dis ça, mais il font peut-être des choses très bien au Kirghizistan, allez savoir). Le film est long, bourré de personnages clichos (le vilain scientifique, le jeune premier qui veut donner sa vie à la patrie, le méchant haut-commandement...), d'effets spéciaux très moyens, sans parler du côté patriotique. Je ne sais pas si le film est censé dénoncer cela ou s'il s'agit de pensées profondes du réalisateur, mais on a clairement l'impression que les japonais n'ont toujours pas digérés la défaite de 1945. Semblant de lumière toutefois, la critique qui point dans le refus catégorique du Capitaine du sous-marin d'utiliser la stratégie des kamikazes.

Pourtant, tout n'est pas totalement à jeter dans ce film si on prend le parti de le regarder comme un film d'animation joué en live. En effet, la narration se découpe comme des chapitres de mangas, où chaque scène va dévoiler les sentiments des protagonistes. D'ailleurs les acteurs, en particulier Yakusho Kōji (Mémoires d'une geisha, Tokyo Sonata, L'anguille...) qui campe un Albator des temps modernes, ou la virginale Odagiri Yūko, évitent à Loreleï de sombrer dans des abysses sans lumières. Il est regrettable que Higuchi Shinji n'ait pas su profiter du huis-clos pour tirer la quintessence des personnages qui semblent sous-utilisés.

D'un point de vue technique, je suis assez partagé. Si le décor du sous-marin semble parfaitement crédible et si certaines scènes de batailles navales sont honnêtes, la qualité inégale des effets spéciaux est trop criante d'une scène à l'autre. Enfin le grain de l'image du DVD français est absolument immonde, comme si la vidéo venait d'une vieille VHS (toutefois Sancho Does Asia signale l'excellente qualité de pressage du DVD japonais).

Pour conclure, même si Loreleï est très loin d'être un chef d’œuvre, son côté manga et ses acteurs peuvent séduire certains aficionados, qui comme moi, s'ennuient à deux heures du matin.