La Colombie a désormais son Sixième Sens à elle, qui émerge de sa guerre civile de presque 70 ans et rend hommage à ses trois millions de déplacés dont les infos parlent si peu. Une femme débarque chez sa tante avec ses deux enfants, les papiers officiels indispensables et la vidéo d'un massacre qui a eu lieu dans son village sur son smartphone. Son mari et sa fille ont disparu et elle cherche à trouver refuge au Brésil, dont son époux était originaire. Il lui faut faire face à tout ce que les mères affrontent au quotidien dans tous les pays en guerre du monde : les tracas administratifs, les responsabilités familiales, les longues journées de corvées, etc. Elle est désormais seule pour tout gérer; à moins que son mari ne l'ait en fait suivie... Il ne faut pas se laisser endormir par le rythme indolent voire soporifique de cette histoire pour bien en saisir la jolie fin, poétique et sombre. Pour un peu, je passais à côté, par lassitude. Il faut couper, de temps en temps, quand on filme une scène ! Ça n'est pas juste un truc technique ou une astuce comique qu'on se passerait de génération en génération depuis l'invention du cinéma pour faire rire les plus jeunes, bon sang ! Qu'est-ce que c'est que cette nouvelle manie d'étirer à l'infini la moindre séquence ? Bien sûr que tout a du sens, au quotidien, mais à l'écran, des tas de trucs sont terriblement fastidieux. Nous les tartiner dans la figure à longueur de film, ça frôle le mauvais traitement caractérisé. Je proteste officiellement.