A bien des égards, « Lost Highway » est le film charnière dans la filmographie de Lynch.
Ici, le cinéaste américain délaisse complètement ou presque une forme de narration « classique » que l’on pouvait encore trouver dans des films comme « Blue Velvet » ou certains épisodes de Twin Peaks. En effet, l’intrigue et le travail sur les genres s’y faisaient fortement sentir ce qui aboutissait généralement à des équilibres très étonnants et remarquables.
Avec « Los Highway », on ressent que les préoccupations esthétiques évoluent. Ici, rêve et réalité avancent de paire et les frontières entre des formes de réalité voisine s’opacifient jusqu’à se confondre complètement.
Fred Madison et sa femme Renée reçoivent des cassettes vidéo dans lesquelles leur résidence est filmée à leur insu. Le sentiment d’anxiété monte alors jusqu’à faire sombrer le mari dans une forme de démence et à enrayer le récit en son milieu.
Un objet cinématographique total qui pourra inspirer autant la fascination absolue que le rejet violent mais qui, finalement, ne peut laisser indifférent.