La nuit, je mens.
For relaxing times, make it Suntory time. Ville à la fois moderne et historique, lieu d’un pèlerinage sentimental impromptu. Lui essaye de s'éloigner d'un couple en perdition et, elle, suit son...
Par
le 16 févr. 2014
161 j'aime
11
Le site est en ligne, vous pouvez désormais revenir à vos activités habituelles. On vous remercie pour votre patience et votre soutien ! (Il est encore possible que le site rencontre quelques problèmes de performance)
Lost in Translation, c’est l’histoire de deux âmes égarées dans l’immensité lumineuse de Tokyo. Bob Harris (Bill Murray), acteur sur le déclin, se rend au Japon pour tourner une publicité pour un whisky haut de gamme. Charlotte (Scarlett Johansson), jeune femme en quête de sens, accompagne son mari photographe, trop occupé pour elle. Deux existences apparemment opposées qui vont, contre toute attente, se croiser et réveiller des émotions qu’ils croyaient enfouies à jamais.
L’ennui, fil rouge dans l’œuvre de Sofia Coppola, est ici un protagoniste à part entière. C’est lui qui provoque la rencontre de Bob et Charlotte. Perdus dans une ville à la fois familière par son modernisme et étrangement étrangère par sa culture, ils flottent, isolés. Le contraste entre leur désorientation et l’énergie débordante de Tokyo nourrit une part essentielle du film. Coppola en joue avec finesse, transformant les incompréhensions culturelles en moments de légèreté, presque comiques, où même la traduction semble incapable de combler le fossé entre les mondes.
Bob et Charlotte sont en décalage, non seulement avec leur environnement, mais aussi avec leurs propres vies. Ils ne parlent pas la langue, se retrouvent abandonnés – lui par une épouse distante, elle par un mari absorbé – et confrontés à leurs propres incertitudes. Mais leur solitude commune devient un pont. Ensemble, ils redécouvrent le goût de la complicité. Ils explorent Tokyo, s’égarent dans des soirées étourdissantes et partagent des instants de grâce. Une amitié naît, puis une forme d’amour, fragile et pudique.
Car si Lost in Translation est une comédie romantique, elle esquive habilement les pièges du genre. La relation entre Bob et Charlotte est d’une authenticité désarmante. Coppola évite tout artifice superflu pour nous offrir une exploration sincère des sentiments humains. Leur lien est subtil, fait de regards volés, de silences éloquents et d’une compréhension mutuelle qui transcende les mots.
Le film trouve son apothéose dans sa dernière scène, d’une simplicité bouleversante. Un murmure entre deux êtres, une promesse suspendue dans l’air. Lost in Translation est un récit d’amour, mais aussi une réflexion profonde sur la solitude, l’éphémère et l’importance des connexions humaines.
C’est sans doute l’un des films les plus justes et touchants sur les sentiments que j’ai pu voir. Un chef-d’œuvre qui capte avec délicatesse toute la complexité des émotions humaines.
Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à ses listes Mes DVD, Mes films préférés, Les films préférés de Quentin Tarantino, Les meilleurs films où une ville est à l'honneur et Les meilleurs films avec Scarlett Johansson
Créée
le 16 janv. 2016
Modifiée
le 3 déc. 2024
Critique lue 341 fois
7 j'aime
3 commentaires
D'autres avis sur Lost in Translation
For relaxing times, make it Suntory time. Ville à la fois moderne et historique, lieu d’un pèlerinage sentimental impromptu. Lui essaye de s'éloigner d'un couple en perdition et, elle, suit son...
Par
le 16 févr. 2014
161 j'aime
11
La ville. Ce sont ces façades lumineuses qui préfigurent Blade Runner, vitres à perte de vue derrière lesquelles se trouvent encore des êtres humains, contemplateurs d’une étendue verticale qui...
le 6 sept. 2015
159 j'aime
31
Sur une trame somme toute très simpliste, l'errance de deux personnages dans un Japon culturellement opaque, Sofia Coppola construit une relation émouvante, ouverte et tactile, éffleurements discrets...
Par
le 21 déc. 2010
133 j'aime
6
Du même critique
En 2010, avec The Social Network, David Fincher amorce un tournant radical dans son style cinématographique. Si ce changement se fait sentir dès Zodiac en 2007, il s’affirme pleinement avec ce film...
Par
le 13 nov. 2014
18 j'aime
10
Critiquer un de ses films préférés, c’est toujours un défi. Comment mettre en mots ce que l’on ressent face à une œuvre qui bouleverse, choque, et marque à jamais ? Se7en, pour moi, a été un...
Par
le 8 nov. 2014
15 j'aime
2
La La Land s'ouvre sur une scène qui, dès les premières notes, nous plonge dans un ballet étourdissant entre rêve et réalité. Cette dualité, fil rouge de tout le récit, s’étend comme un pont suspendu...
Par
le 29 déc. 2023
14 j'aime
9