Tout ce que j'ai vu, tout ce que j'ai retenu, c'est l'histoire de deux êtres humains qui sont perdus bien au delà d'une frontière ou d'un décalage horaire, et qui se trouvent au moment où ils commençaient à croire que leur solitude était invincible.

Bill Murray est au-delà du parfait. Scarlett Johansson est magique. Depuis Eternal Sunshine of the Spotless Mind, jamais un couple ne m'avait autant ému. Sofia Coppola filme un amour impossible avec talent, sublimant leurs silences, leurs émotions, leurs contacts, leurs regards par une mise en scène minimaliste, presque dépouillée. Rien n'est montré, mais on voit tout. Ils sont ensemble : le bruit s'estompe, les plans s'allongent, immobiles, ne captant que l'essentiel : ils sont bien ensemble. A mesure que le monde extérieur s'éloigne d'eux, leur solitude s'efface ; c'est cela que Coppola parvient si bien à saisir.

Maudites soient ces "comédies romantiques" tonitruantes et obtuses qui envahissent le cinéma. Maudits soient ceux qui réalisent, qui produisent ces films-là. Sofia Coppola nous raconte une passion, une vraie, silencieuse et violente, celle d'un homme et d'une femme qui crèvent d'amour l'un pour l'autre, aussi surpris l'un que l'autre de voir que leur solitude n'était pas invincible.
Nienawisc
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le 27 janv. 2011

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