Alternativement tendre, rêveur, cruel,
Réfléchit l'indolence et la pâleur du ciel.
Nous rappelant ces jours blancs, tièdes et voilés,
Qui font se fondre en pleurs les cœurs ensorcelés,
Quand, agités d'un mal inconnu qui les tord,
Les nerfs trop éveillés raillent l'esprit qui dort.
Nous ressemblons parfois à ces beaux horizons
Qu'allument les soleils des brumeuses saisons....
Quand le ciel bas et lourd pèse comme un couvercle
Sur l'esprit gémissant en proie aux longs ennuis,
Et que de l'horizon embrassant tout le cercle
Il nous verse un jour noir plus triste que les nuits;
Quand la terre est changée en un cachot humide,
Où l'Espérance, comme une chauve-souris
S'en va battant les murs de son aile timide
Et se cognant la tête à des plafonds pourris.
Un soir nous partons, le cerveau plein de flammes,
Le cœur gros de rancune et de désirs amers,
Et nous allons, suivant le rythme de la lame,
Berçant notre infini sur le fini des mers :
Mais les vrais voyageurs sont ceux-là seuls qui partent
Pour partir; cœurs légers, semblables aux ballons,
De leur fatalité jamais ils ne s'écartent,
Et, sans savoir pourquoi, disent toujours : Partons!
"Qu'est ce que c'est?
Un boulot.
Et où est-ce?
Et bien...quelque part au-delà de l'arc-en-ciel"
N.B. : Ce texte s'inspire d'extraits de poèmes du recueil "Les fleurs du mal", Baudelaire. "Spleen" / "Ciel Brouillé" / "Le Voyage".