Les sociétés de service sont à la mode et envahissent tous les domaines,y compris celui de la vie intime des gens.Du coup,les jeunes entrepreneurs courent après le concept original susceptible de faire décoller leur start-up,et le cinéma s'empare bien sûr de ce phénomène.Après le type qui annonçait aux conjoints qu'ils étaient quittés dans "Rupture pour tous" ou celui qui fournissait des alibis aux époux infidèles dans "Alibi.com",voici Léa,charmante jeune femme qui accepte contre rétribution de se faire passer pour qui on veut,la fiancée,la femme,la fille ou n'importe quoi d'autre,et d'accompagner ses clients quand c'est nécessaire.Jusqu'au jour où elle est engagée par un homo qui n'a pas fait son coming out et veut la présenter à ses parents comme sa petite amie.Et c'est là que la satire sociétale tourne à la romcom banale car,coïncidence qui tue,le frère de son soi-disant amoureux n'est autre que le garçon dont elle était follement éprise du temps du lycée.Et vous savez quoi:elle l'aime encore!Et vous voulez mieux:lui aussi!Ca pourrait être simple mais la fille,empêtrée dans son rôle auprès du frangin pédé,n'ose dire la vérité,d'autant que c'est une menteuse pathologique qui a toujours raconté des bobards à tout le monde,notamment à l'amour de jeunesse en question.A partir de là ça part en vrille,le film se traînant au gré de péripéties molles et improbables.Il s'agit du premier long-métrage de Coline Assous et Virginie Schwartz,dont elles sont réalisatrices et scénaristes.Si elles n'ont pas beaucoup de talent,elles ont des relations,ce qui leur permet d'aligner un beau casting et d'avoir parmi leurs producteurs un certain Kev Adams,qui apparait dans le film ainsi que son ami Gad Elmaleh et Arié,le frère de celui-ci.Leur seule idée de mise en scène originale,ces séquences où Léa est à l'image en même temps que sa version imaginaire,les personnages qu'elle interprète,se révèle foireuse et ne fonctionne pas.Quelques moments drôles surnagent,à l'exemple des quiproquos provoqués par les mensonges de l'héroïne et la manière habile qu'elle a de redresser les situations qui dérapent,ou la complicité touchante qu'elle entretient avec son amie Bertille,une peureuse multiphobique.La morale qui se dégage de l'ensemble est "mentir c'est pas bien,il faut rester vous-mêmes".Quoi,c'est aussi celle des "Nouvelles aventures d'Aladin"?Ah mais oui,c'est écrit dans la critique précédente,ça!Disons que c'est le credo de Kev Adams.Ceci dit,c'est une morale plutôt sympa à méditer dans ce monde de la communication qui n'est généralement que celui du mensonge.La sublime Déborah François mérite assurément mieux que ce genre de navet bouilli mais sa justesse,son énergie,sa beauté et sa classe lui permettent de sortir à peu près indemne du naufrage.Alison Wheeler est très marrante en copine flippée et son duo avec Déborah marche très bien.Il y a aussi un délicieux trio de papys flingueurs formé de Bernard Ménez,Jacques Boudet et Yves Jacques,l'acteur des grands films de Denys Arcand.Côté guests,c'est du gros matos avec Lionel Abelanski,Arié Elmaleh,Kev Adams,hilarant en sculpteur barré,et Gad Elmaleh,impassible en professeur de "tai-chi-chuan à l'éventail"!