Frais et léger comme une brise marine, ce film est une ode à la nature, la vieillesse et la solitude.
L'apparente simplicité des graphismes ne dessert pas la profondeur psychologique. Personnellement, ce film m'a fait réfléchir sur le temps qui passe. Les saisons s’enchaînent et ne se ressemblent pas forcément.
La qualité des effets sonores et du doublage est remarquable. L'immersion est totale. Certes, le film ne fait pas de remous. Cependant, certains moments piquent notre curiosité avec une pointe de suspense, lorsqu'on se demande ce qui se cache derrière chaque petit bruit suspect.
Louise en hiver a tout d'une poésie qui sent bon l'iode, et qui donne une furieuse envie de tout laisser derrière soi pour partir vivre en Bretagne lors de la basse saison. Ce conte philosophique, mâtiné d'humour subtil de la part d'une vieille dame pleine de vie, se situe aux antipodes du cliché d'une femme aigrie. Cette mamie, telle une aventurière des temps modernes, parvient à réaliser un tour de force tout en douceur : faire d'une terre inhospitalière, du moins en-dehors des périodes d'affût massif de vacanciers, un refuge où la vie s'organise, où l'on flâne, où l'on scrute assez, où l'on profite tout simplement de chaque instant que mer nature nous offre. On pense à L'Olympe des Infortunes (de l'écrivain Yasmina Khadra), L'Odyssée de Pi, ou encore Water Seven (endroit imaginaire issu du manga One Piece, où transite un train des mers ; d'ailleurs, Louise me fait penser à Kokoro). Et pourtant, la mort est présente en arrière-plan, au travers de Tom, allégorie fantasmagorique de la fugacité du temps voir de la vanité (que l'on peut trouver dans certaines natures mortes cela dit).
A mi-chemin entre rêve et réalité, Louise parviendra-t-elle à se rappeler de sa vie passée ?