Où je parle du film sans en parler
Ce qui me plaît dans ce film, c'est qu'elles mettent en commun et elles engagent un tiers, comme de vulgaires petits patrons... sauf que ça ne marche pas aussi bien. L'une des morales est d'ailleurs la suivante : on est jamais aussi bien servi que par soi-même (surtout surtout surtout quand on est travailleur). C'est une grande leçon à retenir quand on se retrouve devant l'urne. Je suis toujours épaté par les périodes électorales : y'a personne dans les rues pour manifester. Personne. Tout le monde crache, dans mon quartier quelques graffiti m'invitant à ne pas aller voter comme si j'allais au casse-pipe... mais pas de manifestations alors que, au contraire, si on était un minimum pour le changement, c'est pas voter qu'il faudrait, c'est mettre son bulletin dans le caniveau - a voté ! - en gueulant derrière une somme de banderoles émancipatrices (en attendant je vote - méat coulpa - pour ceux qui disent qu'il faut plus de mobilisations... ironie du sort).
Je me suis toujours demandé si c'était possible de refaire le coup de la tête au bout de la baïonnette de nos jours. On le pourrait mais cela attaquerait-il vraiment le système ? C'est une grande leçon que Louise Michel.
En plus, l'année précédant la sortie du film, je mettais en scène (que c'est vieux tout ça), "Louise Michel et la Nouvelle-Calédonie" que j'avais recréé car ce n'était qu'un vieux brouillon d'un auteur algérien (Kateb Yacine), que j'ai rafistolé à coups de transitions écrites par ton humble serviteur. Si je raconte tout ça, c'est qu'il y a un grand lien entre ce que j'ai produit moi et la leçon de ce film - en dehors de Mouise Lichette. Ce lien est du à cette pièce où je ne m'en suis sorti que grâce à mon cul (donc on est jamais aussi bien servi que par bibi) mais aussi à ce que raconte cette pièce : Louise Michel est jugée après un simulacre de procès au bagne à perpétuité.
Dans l'histoire, on voit le tribunal, puis la traversée en bateau puis la Nouvelle-Calédonie, où les kanaks sont en prise avec les colons... Et donc, Louise essaie de vivre sur cette terre hostile où l'on dit que les sauvages anthropophages tuent l'envahisseur quel que soit le statut, pourvu qu'il ait la bonne couleur pour être tué. Sur cette île, Louise, avec les maigres moyens qu'on lui donne, contre la menace, continue d'avoir la foi dans l'humanité et continue à ne faire qu'une chose au final :
Etre libre plus qu'être libérée.