Louise Violet
6.4
Louise Violet

Film de Éric Besnard (2024)

Après avoir mis en scène le retour à l’essentiel et la nature d’un grand entrepreneur en plein burn-out dans les vallées montagnardes avec « Les Choses simples » puis l’ouverture du premier restaurant de l’Histoire française durant la monarchie dans la ruralité parisienne de l’époque avec « Délicieux », Éric Besnard semble boucler une trilogie champêtre et bucolique qui lui va très bien avec ce « Louise Violet ». Ici, il nous narre les débuts de l’école républicaine, laïque et obligatoire dans les campagnes auvergnates sous la République. Et pour ces trois films, de loin ses meilleurs après le magnifique film tendresse « Le Goût des merveilles » qui était déjà situé loin des villes, il s’allie avec Grégory Gadebois. Voilà donc un comédien qui lui réussit donc autant que les étendues du terroir et loin des villes pour un combo cinéma parfait. Trois long-métrages plaisants et hors du temps où la nature, les choses de la terre et les charmes du terroir sont rois. Ce troisième opus ne déroge pas à la règle sans pour autant tomber dans la répétition.


On y suit l’histoire de la Louise Violet du titre donc, une institutrice fictive qui sera le vecteur d’un scénario créé à partir de morceaux d’histoires vraies et ancré dans la véritable Histoire de la naissance de l’école en France (un peu comme « Délicieux » le faisait avec la naissance de la restauration via son auberge. Et, surtout, l’arrivée de ladite instruction dans les campagnes les plus reculées avec l’enseignement républicain, laïque et gratuit. Si cette ligne directrice est ce qui lance le film, c’est surtout une histoire d’hommes et de femmes paysans d’un village qui va être bousculé par la modernité de cette femme venue de la capitale. Une chronique paysanne entre drame, douceur et quelques pointes de tendresse et de rire. On y parle du travail de la terre et des réalités économiques de l’époque mais aussi de mariage, d’instruction bien sûr, et de réticence face aux révolutions sociales de l’époque. Les dialogues et les situations sont aussi justes qu’instructifs et bien mis en bouche par un duo au charme certain et bien choisi : Gadebois donc et une Alexandra Lamy encore une fois excellente.


On est loin d’un téléfilm de luxe aux accents bucoliques faciles et passéistes voire même d’une œuvre aux contours surannés destinés à raviver une certaine mélancolie chez les plus âgés ou de la nostalgie chez les plus jeunes n’ayant forcément pas connu ne serait-ce une once de cette époque (le film se déroule en 1889 et plus personne ne peut en témoigner). « Louise Violet » est un vrai beau film de cinéma qui ravive cette période simplement avec un beau travail de cinéma. Éric Besnard n’a pas son pareil pour filmer son pays et sa ruralité, loin du côté pub Herta d’un Jean Becker dans des films comme « Les Enfants du marais ». Ses images sont belles et il filme les saisons de ce village perdu au fin fond de la campagne avec beaucoup de goût, ses cadrages et ses plans ressemblant à des tableaux d’antan. Le film enchaîne les séquences avec fluidité et tous les sujets abordés le sont avec beaucoup de délicatesse et de justesse. C’est à la fois simple et beau, on est donc conquis sans que ce soit le film de l’année, c’est juste un bon moment de cinéma à l’ancienne.


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JorikVesperhaven
7

Créée

il y a 5 jours

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Rémy Fiers

Écrit par

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