Si Pialat n'était pas encore dans "Loulou" le cinéaste génial qu'il est devenu depuis, voici une chronique banale d'un adultère qui se mue peu à peu en film aussi engagé qu'enragé : loin de toute didactique de type "lutte des classes", loin de tout discours ou caricature, voici de la pure pâte humaine, des corps abandonnés à l'amour, à l'ennui, à l'alcool, à la violence, Pialat confronte une bourgeoise (Huppert est souveraine !) à une forme de misère sociale, que le sexe ne dissimule qu'un temps. "Loulou" se révèle le polaroid d'un mal de vivre qui n'est visiblement pas près de vieillir, lui. [Critique écrite en 1987]