Love Actually est une comédie romantique de Richard Curtis, le roi des comédies romantiques sooo british (Quatre mariages et un enterrement, Coup de foudre à Notting Hill ...). Et pour la première fois avec Love Actually, il passe derrière la caméra, en plus d'en signer le scénario.
Love Actually bénéficie d'un casting cinq étoiles, voire même dix étoiles. Jugez-plutôt, Hugh Grant, Liam Neeson, Colin Firth, Alan Rickman, Emma Thompson, Kiera Knightly, Laura Linney, Bill Nighy ... pour n’en nommer que quelques-uns. Ainsi, Hugh Grant incarne le premier ministre anglais qui tombe amoureux d’une des membres de son équipe. Liam Neeson aide son fils de dix ans à dire ce qu’il ressent à l’amour de sa jeune vie. Colin Firth vient d’apprendre que sa petite amie le trompe et s'installe en campagne, où il tombe amoureux d’une jeune femme (une portugaise) qui ne parle pas un seul mot d’anglais. Je m'arrête là et vous laisse découvrir les autres couples du film.
Love Actually c'est donc aussi un film choral et parfois, voire même souvent, on se perd dans toutes les intrigues et dans tous les personnages qui sont sensés se croiser à la fin. Parfois, on ne voit plus un ou plusieurs personnages pendant plus de trente minutes et on se demande où ils sont passés. Et aussi, comme bien souvent dans un film choral, certaines histoires sont plus réussies que d'autres et Love Actually ne fait pas exception.
Personnellement, j'ai un petit faible pour les couples Hugh Grant-Martine McCutcheon et Colin Firth-Lúcia Moniz. J'aime beaucoup aussi le triangle amoureux entre Keira Knightley, Chiwetel Ejiofor et Andrew Lincoln, avec certainement la scène la plus mythique du film, mais on les voit trop peu à l'écran. Mais mon "couple" préféré de tous, finalement, c'est peut-être bien l'histoire d'amitié entre Bill Nighy en chanteur has-been, qui essaie de faire son come-back et son manager Gregor Fisher, qui ne l'a jamais laissé tomber (malgré ses frasques répétées).
Et puis il y a aussi les intrigues très dispensables (la relation père-fils entre Liam Neeson et le jeune Thomas Brodie-Sangster), voire carrément gênantes (le couple de doublures d'acteurs Martin Freeman et Joanna Page), mais le pire du pire, je crois bien que c'est le pauvre Kris Marshall, qui hérite du personnage le plus horripilant et le plus irréaliste de tout le film. On n'y croit pas une seule seconde, quand il se rend en Amérique pour séduire la country girl, qui bien sûr tombe à ses pieds d'un simple regard. J'ai même cru qu'il y avait un twist scénaristique derrière tout ça, que c'était un rêve ou une hallucination ... je ne voyais pas d'autres explications.
Love Actually est probablement l’une des comédies romantiques les plus déroutantes qui soient. Personne ne devrait s’y aventurer en s’attendant à voir quelque chose d’audacieux ou de réellement profond. C’est superficiel, naïf et déroutant ... mais c’est aussi très charmant. En effet, la force du film réside entièrement sur votre capacité à mettre en pause votre suspension d'incrédulité et de vous laisser emporter par son charme. Si la magie n'opère pas sur vous, alors vous serez submergé par tous les défauts du film.
Love Actually n'est donc pas dénué de défauts, loin de là. Ainsi, le film est à la fois trop long et trop court. Il y a trop de personnages pour une comédie romantique de plus de deux heures et quart (la plupart des comédies romantiques durent moins de deux heures). J’aurais de loin préféré que le film se montre moins ambitieux et se concentre sur trois ou quatre personnages, peut-être ceux de Colin Firth, Hugh Grant, Bill Nighy et Keira Knightley, parmi mes préférés. Le film a également tendance à virer, soit sur le ton larmoyant (Liam Neeson) ou niais (Laura Linney), soit sur l'humour très vulgaire (encore une fois le pauvre Kris Marshall).
Love Actually est peut-être irréaliste par moments, c'est même un doux euphémisme, mais par je ne sais quel miracle, la magie opère malgré tout ... ou tout du moins, moi j'y trouve mon compte. C’est un vrai bon feel-good movie qui a pour seule mission de faire passer le message suivant, "love actually is all around".