Allons nous gaver d'amour jusqu'à en crever...
Désolé, mais là, je ne peux pas. C'est au dessus de mes forces. Toutes ces saynètes plus neuneues les unes que les autres, entendre Keira Knightley dire "J'me trouve pas trop moche", attendre dix minutes qu'elle comprenne que l'autre grand navet, il n'a d'yeux que pour elle en regardant la vidéo de son mariage... Et cette musique lénifiante et omniprésente qui sort systématiquement les violons, pour bien surligner - Wouaaahhhh - le moment trop love !
Je ne parlerai pas de tous ces clichés usés jusqu'à la corde, des atermoiements amoureux de ces gens toujours beaux (pas un cageot à l'horizon), de la timidité touchante (énervante ?) de certains, du concours consternant de la réplique la plus gnian gnian (Tout ce que je veux pour Noël, c'est toi...), de ces personnes qui s'aiment mais ne se comprennent pas (Colin Firth et sa Portugaise) qui réussissent quand même à se galocher... J'ai cru mourir d'une crise de glycémie foudroyante, tellement la guimauve dégoulinait de l'écran, nappée du sirop d'érable le plus sucré, jusqu'à l'écoeurement.
Mais dans cette mélasse, la palme revient sans nul doute à cette endive braisée de Hugh Grant, dans son rôle le plus nul à ce jour, avec ses yeux vitreux, sa mèche faussement rebelle et son sourire émail diamant, en ministre consternant et dans les situations les plus improbables.
Seul émerge de ce marasme Bill Nighy, fidèle à lui même, dans un rôle hilarant et irrévérencieux.
La fin du film est, quant à elle, révoltante de niaiserie. Vous imaginez bien que cela se termine en chanson, que tout le monde est heureux et a trouvé sa moitié, même les petits... Tant de guimauve pour Noël, désolé, mais moi, ça me fout les boules...