Love and Honor (2006) - 武士の一分 / 118 min
Réalisateur : Yoji Yamada - 山田 洋
Acteurs Principaux : Takuya Kimura - 木村 拓哉 ; Takashi Sasano - 笹野 高史 ; Dan Reï - 檀れい.
Mots-clefs : Japon ; Drame ; Samouraï ; Jidai-geki
Le pitch :
Mimura Shinnojo (Kimura Takuya) est un jeune samouraï, employé au poste de goûteur, au château de son seigneur féodal. Il coule une vie paisible avec sa femme Kayo (Dan Rei). Las de sa fonction dont il ne tire aucune gloire, il rêve de fonder une école de sabre et d'enseigner cet art à de jeunes enfants. Cependant, le sort va en décider autrement, car le lendemain Shinnojo goûte un plat qui contient un poison virulent. Le malheureux en réchappe, mais reste aveugle. Quelle place lui reste-t-il ?
Premières impressions :
Inspiré par les écrits de Shuhei Fujisawa, Yoji Yamada aura attendu quarante années de carrière pour se lancer dans le Jidai-geki, et réaliser une trilogie de films historiques sur les samouraïs. Las des films classiques ne montrant que combats et héroïsmes, il a choisi d'ancrer ses films dans le quotidien de samouraï de rang inférieur soumis à ses supérieurs.
De l'âge du réalisateur ressort beaucoup de beauté classique, pourtant son approche différente y souffle un soupçon de modernité. Le rôle de la femme est certainement celui qui est le plus modernisé. Souvent limitée à un rôle d'aimante compréhensive dans les films classiques, la femme prend ici toute sa place dans la dramaturgie. Kayo est une femme forte, qui donne son avis. Elle porte son mari à bout de bras dans le malheur et c'est certainement elle la réelle héroïne du film.
Côté acteurs, on retrouve le jeu classique japonais, sujet à de nombreuses exagérations, mais qui correspond parfaitement à ce qu'on attend d'un film historique de cet acabit. La musique, très peu présente, est traditionnelle comme il se doit. Pourtant Love and Honor se rapproche beaucoup plus d'un film comme "Après la pluie" de Takashi Koizumi, plutôt que des grandes fresques comme "Ran" de Kurosawa.
Pour finir, je dirais que Love and Honor est une superbe fresque de théâtre nô, à l'image datée mais indémodable. Je le conseille donc vivement aux amateurs du genre, le néophyte risquerait peut-être de trouver le temps long. Enfin, si le film n'en fait nullement mention, il pourrait également être vu comme une genèse de Zatoïchi, le samouraï aveugle.