Voilà une petite bobine sortie de nulle part mais qui fait plaisir à voir. Vous en aviez entendu parler vous de Love and Monsters avant qu’il ne sorte en PVOD chez nos amis ricains ? Il faut dire qu’avec ce COVID-19, tout est un peu chamboulé en termes de sorties et c’est parfois difficile de se tenir informé de ce qui sort vraiment tant tout semble repoussé ou sortir directement sur les plateformes de streaming sans qu’on ne le sache réellement. Quand je suis tombé par pur hasard sur la bande annonce de Love and Monsters, le film m’a paru immédiatement attachant. Oui, ce film me parlait. Du post-apo, des grosses bébêtes, des CGI qui semblaient tenir la route, mais le tout avec un ton assez léger et un côté familial qui, en ces temps troublés, pouvait faire du bien. Alors j’ai eu envie de le voir vite, très vite. Et c’était vraiment chouette.
On le sait, l’agenda mondial des sorties a été bouleversé avec la crise sanitaire actuelle. Love and Monsters n’a pas échappé à cette règle. Initialement prévu pour sortir en salles en mars 2020, la Paramount a rapidement décidé de repousser son film en avril, puis très rapidement aux calendes grecques. La date de février 2021 est annoncée, mais il sera finalement avancé au 16 octobre 2020 pour une diffusion en PVOD, en plus de quelques 300 salles à travers les États-Unis (autant dire pas grand-chose) afin d’essayer de rentabiliser un minimum le bestiau. Il va être question ici d’une sorte de parcours initiatique d’un jeune homme introverti, assez trouillard, à travers un monde délesté de 95% de sa population. Ce jeune homme, c’est Joel. Il vit depuis sept ans dans une « colonie » souterraine dans laquelle il officie essentiellement aux postes de cuisinier et de spécialiste radio. Sept ans que la surface de la Terre est devenue un terrain hostile où les animaux ont muté en créatures gigantesques très dangereuses suite à des retombées nucléaires. Sept ans que Joel a du mal à trouver sa place et trouve un échappatoire en communiquant avec son ancienne petite amie qui se trouve dans un autre refuge à plus de 120km de là. Un jour, alors que sa colonie est attaquée par une énorme bestiole qui a réussi à s’infiltrer, il décide qu’il est temps pour lui de rejoindre sa promise à sept jours de marche de là. Il prend son courage à deux mains, et se lance à l’aventure sans savoir s’il arrivera à destination en un seul morceau. Il fera rapidement équipe avec Boy, un chien errant qui deviendra son compagnon de route. Au grès des rencontres et des péripéties, le jeune homme gauche et pas très courageux va se transformer petit à petit en survivant affirmé. Mais cela sera-t-il suffisant pour mener à bien sa quête ?
Love and Monsters est un film qui va piquer ses idées un peu partout. Il est assez facile de voir qu’il y a du Zombieland là-dedans (le héros assez similaire à celui interprété par Jesse Eisenberg par exemple) ou du Je suis une Légende (la relation du héros avec son chien). Mais c’est du dessin animé Kipo et l’Âge des Animonstres, produit par Netflix, qu’il se rapproche au final le plus alors que ça date de 2020 et que Love and Monsters devait déjà être fini de tourner. Coïncidence ? C’est fort possible, mais les similitudes sont nombreuses (les abris souterrains, les animaux mutants, les quelques survivants à la surface cherchant un lieu plus sûr, …). Quoi qu’il en soit, et malgré ces inspirations volontaires ou involontaires, le monde que nous propose Love and Monsters est des plus plaisants. Le film va se concentrer sur l’après apocalypse, et c’est uniquement via des dessins durant le générique d’intro et quelques flashbacks qu’on comprendra ce qu’il s’est passé sur la planète. Le scénario est assez linéaire, notre héros devant aller d’un point A à un point B, mais on suit sans déplaisir ses péripéties. Le film est bien généreux en monstres au design très réussi, le bestiaire est bien varié, et on a même droit à un robot des plus attendrissants. Même si le réalisateur Michael Matthews (Five Fingers for Marseilles) va gérer très intelligemment son suspense et ses moments de tension, il ne s’écartera jamais de son idée de faire de Love and Monsters un film familial. Ça ne vole pas haut, l’humour est toujours présent, on est dans quelque chose de léger, mais avec un côté vraiment très frais. Les personnages sont immédiatement attachants et on a droit à de jolis moments de bravoure lors de scènes d’action toujours lisibles. La mise en scène est très propre, avec une belle photo et des couleurs chatoyantes, avec des CGI qui étonnement s’intègrent toujours parfaitement bien malgré un « petit » budget de 30M$US. Il y aurait clairement moyen de développer une franchise dans cet univers, et espérons que le film se rentabilise suffisamment malgré le COVID-19 car on a réellement envie de voir de nouvelles aventures remplies de plein de nouvelles bébêtes dans le monde de Love and Monsters.
Love and Monsters est un film familial de très bonne facture. Si vous cherchez un film bourré d’aventures, alliant moments légers et scènes plus tendues, qui ravira petits et grands, alors n’hésitez pas une seconde car ce post-apo feel good movie risque de remporter votre adhésion.
Critique originale avec images et anecdotes sur DarkSideReviews.com