Certes, le film ne va jamais au-delà de son maigre cahier des charges, pourtant, Love and Monsters arrive à se dépatouiller pour mélanger les genres avec facilité tout en arrivant à nous faire découvrir son univers vaste et coloré.


Sans prise de tête et sans qu’il y ait une ambition débordante, le film place ses jetons avec malice dans la machine du blockbuster imaginé pour la famille : un petit zeste de post-apo malheureusement trop propre sur lui même (la nature et ses bestioles qui reprennent le contrôle de la Terre, l’enfermement dans des lieux clos, les humains qui réapprennent à vivre en collectivité), une pointe d’humour décalé, de pastiche et d’autodérision à la Zombieland (une voix off maligne mais horripilante), du teenage movie et de la romcom pas trop dégoulinante (l’amoureux transit qui rêve de retrouver son amour de jeunesse), du feel good movie bien attachant (le sidekick qu’est le chien et l’émotion qu’il dégage avec sa petite frimousse), le road movie initiatique (le périple d’un peureux fébrile allant d’un camp à un autre, qui apprend à survivre et à connaitre son véritable courage de mâle alpha), puis pour finir de l’action juvénile (combattre un gros bestiaire divers et varié, ou s’amuser des vadrouilles avec le duo « père fille » aux allures de Hit Girl et Big Daddy des forêts).


Love and Monsters est le prototype du film qui est rempli de bonnes intentions, qui sait comment faire mariner la recette pour un public adolescent admirateur des Hunger Games, Stranger Things et autres sagas de ce genre. De ce fait, Love and Monsters aime s’embellir de références, sans forcément mettre le doigt dans l’engrenage : le film ne se mouille pas trop, et ne va jamais là où on ne l’attend pas. Avec sa fabrication rodée, et son acteur principal, star de la trilogie Labyrinthe, on sent venir à des kilomètres les potentielles suites d’un univers qui ne demande qu’à approfondir son champ d’action.


Cependant, il serait inopportun de bouder son petit plaisir devant cette aventure joyeuse et divertissante qui, certes, ne révolutionne pas le monde des sagas fantastiques mais a au moins le mérite d’emballer le tout avec sérieux dans un rythme qui oscille avec maitrise entre des scènes d’actions bienvenues, scènes humoristiques avec un chien attendrissant et des petits moments d’introspection (la nuit des méduses). Comme peuvent le démontrer sa mise en scène qui offre de belles séquences de tension ou une action lisible et sa direction artistique assez riche, animée de ce joli sentiment d’évasion et d’aventure , Love and Monsters a assez de matière pour plaire un public large tout en se permettant de questionner notre rapport à la nature et à poser un regard bienveillant sur les monstres qui se présentent face aux protagonistes (violence animale). Le pur produit pour les amateurs de « Netflix and Chill ».


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Velvetman
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le 10 mai 2021

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