A lire avec la musique du film, qui au bout de 5 écoutes vous rentrera forcément dans la tête, alors heureusement qu’elle est cool : https://www.youtube.com/watch?v=5w_k0XQP1Uw
3h57. 3h57, ça rebute. On trouve des excuses. « Je ne connais rien du cinéma asiatique », « le synopsis a l’air dégueulasse ».
La vérité c’est que oui, Love Exposure est un film complètement barré, dans le bon sens du terme comme dans le mauvais.
Son propos est plus que contestable : entre autres, l’érection, c’est de l’amour ; il faut attendre sa « Marie » ; les lesbiennes sont des perverses au même titre que les pédophiles ou les poseurs de bombe ; il est acceptable de kidnapper quelqu’un et de le séquestrer si c’est pour lui faire entendre raison.
Il frise aussi fréquemment l’inceste frère/demi-sœur et contient même une scène de castration – vaguement floutée sur ma copie du film…
Mais voilà, on lui pardonne tout ça, car son scénario parvient à conserver une certaine clarté, et surtout il contient des moments drôles (« Jésus, tu es le seul homme bien en dehors de Kurt Cobain »), d’autres très classe (comme le pétage de plomb sanglant de Yu au siège de l’Eglise Zéro), et d’autres encore de pure beauté (notamment quand le voile de Marie se pose sur les épaules de la magnifique Yoko, bordel je note tout de suite le nom de cette actrice, ou encore son monologue un peu forcé sur la plage).
Les deux meilleurs chapitres restant sans conteste les 2 et 3, centrés respectivement sur la psychopathe de service et sur une certaine Yoko. Le dernier, à l’asile, est peut-être le plus décevant, parce qu’attendu.
Alors finalement 3h57, quand on ne s’ennuie pas, ça passe très vite.