Edmond Pang est un de ces réalisateurs demeurant à Hong Kong qui parvient à maintenir une qualité constante dans ses œuvres tout en conservant une identité très locale à ses films. Love in a Puff maintient la tendance.
Derrière ce catégorie III se cache une bonne vieille romance dont l'originalité principale réside dans l'omniprésence de la cigarette et sa fonction de lien social. Un concept plutôt bien vu en ces temps où le tabac et ses consommateurs sont mis au ban de la société.
Miriam Yeung y interprète Cherie, une vendeuse de cosmétiques, qui s'est liée d'amitié avec un groupe de fumeurs travaillant tous aux alentours. Chaque jour, ils partagent quelques cigarettes et discutent des derniers ragots. C'est durant un de ces moments nicotinés qu'elle fait la connaissance de Jimmy (Shawn Yue) avec qui le courant passe aussitôt.
Love in a Puff utilise adroitement les fameuses pauses cigarettes pour construire son scénario. Ces quelques minutes sont décrites comme des instants cruciaux de la vie des personnages, ceux durant lesquels toute leur vie sociale tourne (c'est là que sont organisées les sorties du soir, qu'ils peuvent développer leurs sentiments les uns pour les autres). Le film ne va guère plus loin que son concept original mais c'est justement ce qui fait sa force : sans prétention ou ambitions mal placées, il va à l'essentiel avec fluidité et naturel. Toujours en phase avec la ville dans laquelle il vit, Pang décrit de manière réaliste et amusante le comportement de ces fumeurs hongkongais, faisant preuve d'un bel équilibre dans la gestion de ces deux facettes. Argot, téléphone portable, 7 Eleven, karaoke, tout dans le film correspond à un quotidien éminemment local lequel est utilisé avec habileté pour alimenter les idées comiques. Les prestations de l'ensemble du casting s'inscrivent parfaitement dans l'esprit du film, à la fois naturelles et énergiques, et renforcent le charme discret de l'œuvre. Plus surprenant au vu de l'identité purement hongkongaise du métrage, on sent également une influence française marquée que ce soit dans les goûts des personnages ou dans certains choix de mise en scène.
Cette parfaite retranscription de la vie hongkongaise ne pourra que séduire les amoureux de la perle d'Asie, tout comme la vision positive de la cigarette devrait plaire aux aficionados de la nicotine. Ceux qui ne présentent aucune de ces caractéristiques devraient tout de même pouvoir apprécier l'intelligence comique de cette œuvre, pas si mineure, d'Edmond Pang.