𝐿𝑜𝑣𝑒 𝐿𝑖𝑒𝑠 𝐵𝑙𝑒𝑒𝑑𝑖𝑛𝑔 de Rose Glass est un film à la fois brutal et captivant, qui mêle habilement la violence et la beauté dans un ballet cinématographique audacieux. Kristen Stewart incarne Lou, une gérante de salle de sport dans une petite ville perdue du Nouveau-Mexique, prise dans un tourbillon de violence et de passion lorsqu'elle tombe amoureuse de Jackie, une culturiste en route pour une compétition à Las Vegas. Dès les premières scènes, le film plonge le spectateur dans un univers sale, où la violence est omniprésente et où chaque décision semble entraîner des conséquences irréversibles. Si la réalisation frénétique du dernier acte pourrait en déconcerter certains, Rose Glass confirme ici qu'elle est une cinéaste avec une vision unique et intransigeante.


Au début, 𝐿𝑜𝑣𝑒 𝐿𝑖𝑒𝑠 𝐵𝑙𝑒𝑒𝑑𝑖𝑛𝑔 semble suivre les codes classiques du noir. Mais très vite, le film se distingue en explosant ces conventions, plongeant dans une spirale de surréalisme et de chaos émotionnel. Il navigue entre des moments de suspense tendu et des éclats de violence viscérale. Le personnage de Lou, interprété avec brio par Kristen Stewart, n’est pas une simple victime des événements. Elle devient rapidement une protagoniste complexe, renforcée par son amour obsessionnel pour Jackie et sa détermination à protéger cette relation, à tout prix. O’Brian, en tant que Jackie, dégage une énergie physique imposante, faisant d’elle une figure presque surhumaine, tout en cachant des failles émotionnelles qui apparaissent peu à peu. Pour moi, O'Brian est une véritable révélation; elle utilise sa présence physique avec une force impressionnante, tout en offrant une profondeur émotive rare dans ce type de rôle.


En plus de sa narration tendue et de ses performances saisissantes, 𝐿𝑜𝑣𝑒 𝐿𝑖𝑒𝑠 𝐵𝑙𝑒𝑒𝑑𝑖𝑛𝑔 se distingue par une certaine réflexion sur les dynamiques de pouvoir et les dérives de l’obsession. Glass pousse ce questionnement encore plus loin en explorant l’influence des stéroïdes, des armes et de la violence dans un monde où la faiblesse n’a pas sa place. Cette exploration, bien que brutale, est toujours magnifiée par une direction artistique qui allie réalisme et onirisme, rendant chaque image à la fois frappante et poétique.


Au final, 𝐿𝑜𝑣𝑒 𝐿𝑖𝑒𝑠 𝐵𝑙𝑒𝑒𝑑𝑖𝑛𝑔 n’est pas simplement un thriller viscéral; c’est aussi un film qui interroge les formes de domination, d’amour et de sacrifice. Rose Glass ne se contente pas d’orchestrer un ballet de violence; elle en fait un véritable terrain de réflexion sur ce que nous sommes prêts à sacrifier pour le pouvoir, le désir et la liberté. Cette capacité à allier profondeur et esthétisme annonce une carrière prometteuse pour une réalisatrice dont on attend la suite avec impatience.

dosvel
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le 16 sept. 2024

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