Dans l'absolu, "Liberal Arts" ne vaut peut-être pas 7/10, car le film cumule un certain nombre de défauts agaçants, à commencer par une mièvrerie qui finit par le rendre inoffensif. Mais je dois dire que j'ai été sensible à son originalité et à son propos assez atypique dans le paysage de la rom'com' américaine.
Il s'agit du deuxième long-métrage de Josh Radnor, acteur devenu célèbre suite au succès colossal de la pourtant médiocre et inégale série "How I Met Your Mother". Le jeune réalisateur et comédien reprend d'ailleurs peu ou prou son personnage de Ted Mosby, en lui attribuant une dimension intellectuelle plus marquée.
Car "Liberal Arts" s'affiche clairement comme la comédie sentimentale des intellos.
Jesse, le héros, est un trentenaire cérébral et solitaire qui adore les livres, a fait de longues études universitaires, pour finalement trouver un job de coordinateur dans une autre faculté. Autrement dit, un mec qui ne s'est jamais véritablement confronté au monde réel.
Mais son petit univers étriqué va être bousculé par l'apparition de la jeune et jolie Zibby (lumineuse Elizabeth Olsen), 19 ans et étudiante sur l'ancien campus de Jesse, que ce dernier rencontre lors du départ en retraite de son ancien professeur (Richard Jenkins, impeccable).
Très attirés l'un par l'autre en dépit de la différence d'âge, les deux jeunes gens vont entamer une relation épistolaire. Mais lorsque viendra le moment de se revoir et de consommer leur union, les problèmes risquent de surgir dans l'esprit du très cérébral Jesse...
Si l'on considère que les décors du Kenyon College (Ohio) sont magnifiques, et que les comédiens sont tous parfaits, d'autant qu'Allison Janney nous gratifie d'un second rôle extrêmement savoureux, on se dit que Josh Radnor tenait là un matériau de base formidable, susceptible d'égaler voire supplanter "(500) Days of Summer" dans le cœur des amateurs de comédies romantiques "intelligentes".
Hélas, ce n'est pas exactement le cas, car "Liberal Arts" reste très calibré, et se vautre par moment dans la niaiserie la plus éhontée, à commencer par la scène de dépucelage avorté.
Ou encore ce personnage d'ado à problèmes, incarné par John Magaro, bien trop théorique et abstrait pour fonctionner véritablement.
Dommage, mais même avec ces quelques défauts, "Love & Other Lessons" (le titre "français" lol) reste une comédie agréable et parfois subtile, qui aurait sans doute mérité une sortie en salles, plutôt que ce format direct to DVD qui ne permettra pas à grand monde de la découvrir.
Si vous avez l'âme romantique et littéraire, n'hésitez pas à faire partie des rares privilégiés.