Quand Oliver et Jennifer, deux étudiants de conditions sociales différentes, s'aiment envers et contre tout, c'est qu'ils n'ont pas à s'excuser de s'aimer. Pour le meilleur et pour le pire...
Je n'avais pas revu Love Story depuis bien des années, et c'était l'occasion de savoir si le film tient encore le coup, alors qu'il a désormais plus d'un demi-siècle. Force et de constater qu'il tient admirablement le coup, car avec ma progression dans ma cinéphilie depuis lors, j'y vois plus de points de communs avec Claude Lelouch que je ne le pensais. D'abord, le réalisateur était fortement intéressé pour mettre en scène ce projet. Ensuite, Arthur Hiller a sans nul doute été inspiré par Un homme et une femme dans le sens où non seulement il semble y avoir des moments improvisés, comme ceux où il neige, mais il a un atout de poids en la personne de Francis Lai. Compositeur attitré de Claude Lelouch, on y revient, c'est clairement lui qui apporte la magie à cette histoire avec ce thème magnifique, où on pressent tout de même la tristesse à venir.
L'autre chose qui m'a étonné, c'est le jeu de Ali McGraw, qui est loin d'être une fille soumise, et qui n'hésite pas à en remontrer à Ryan O'Neal ; ce sont assurément deux météores des années 1970, où ce dernier s'illustrera surtout avec Quoi de neuf docteur ?, La barbe à papa, Barry Lyndon et Driver. Quant à la jeune femme, qui avait d'ailleurs la trentaine pour le rôle d'une étudiante, c'est clairement son sommet, poussé par son mari de l'époque Robert Evans, et je la trouve magnifique, avec une alchimie rarement vue dans une telle histoire d'amour. Pour l'anecdote, on aperçoit aussi un jeune acteur nommé Tommy Lee Jones, compagnon de chambrée de Ryan O'Neal, pour qui ça sera ses débuts sur le grand écran.
Pour une histoire qui aurait tout pour être nunuche, j'avoue qu'il y a eu comme une espèce de miracle dans ce film, que je trouve toujours aussi poignant, et au fond encore actuel ; la rébellion du fils par rapport à son père, le besoin d'émancipation, faire face au meilleur comme au pire.... Arthur Hiller s'est sans aucun doute dépassé pour réaliser ce qui sera à l'époque une date dans le cinéma américain, avec un box office gigantesque, comme quoi l'amour l'emporte toujours...