Co-réalisé par Rob Epstein et Jeffrey Friedman, Lovelace a pour but de retracer la vie de la célèbre actrice Linda Lovelace, explicitant le pourquoi du comment d'une carrière éclair dans le X et des implications qui en découle.
Si le sujet peut attirer, de base il laisse perplexe. Réaliser un film sur Linda Lovelace revient à en réaliser un sur Clara Morgane dans 20 ans. Quel intérêt ?
Certes, le milieu X des années 70 est un milieu particulier, les moeurs n'étant pas les mêmes, l'actrice incarnait une nouvelle forme de sexualité, un espèce de renouveau. Mais, la question qui titille tout de même c'est : à quoi bon ?
Des livres ont déjà été écrits, pourquoi se fendre d'un biopic ?
Il convient de souligner que la réalisation est fade, n'apporte aucune profondeur au matériau de base, édulcorant par la même le film X qui a rendu l'actrice célèbre. Si une sortie tout public (ou presque), justifie cet aspect plus soft, la brutalité de l'époque et du couple qui veut être décrit en pâtit quelque peu. Il n'en résulte qu'une suite d'étapes de la vie de l'actrice, ponctuées d'ellipses temporelles où rien ne se passe.Le jeu de Seyfried et Sarsgaard n'est pas à remettre en cause, la première pouvant enfin se prévaloir d'un rôle à peu près crédible, mais le casting ne brille pas plus que la réalisation.
Au final, Lovelace se regarde comme n'importe quel film de série B, comme n'importe quel fade biopic. Sans intérêt, sans attachement véritable à ce qu'à pu vivre la personne et avec un presque mépris sur le fait que cette vie, parmi d'autres, ait pu faire l'objet d'un film.