Lovely Bones par cloneweb
Soyons franc dès le début : Lovely Bones est une déception.
Et pourtant le nouveau film de Peter Jackson avait tout pour nous séduire : une histoire intéressante, quelques grands noms au générique que ça soit devant ou derrière la caméra.
Le film commence bien. Jackson est de retour après King Kong et enchaine des plans magnifiquement choisis, des mouvements de caméra ingénieux dans des décors travaillés et de jolies couleurs.
Le casting n'est pas non plus en reste. Si Mark Wahlberg et Rachel Weisz m'ont semblé avoir finalement peu de temps devant la caméra, il faut parler de Stanley Tucci et de Saoirse (prononcez « Circé ») Ronan.
Le premier, que j'ai découvert en Dr Kevin Moretti dans la série Urgences, est méconnaissable et brillant en tueur psychopathe planqué sous les traits d'un voisin discret et oubliable.
La seconde, tout juste 15 ans, prouve qu'elle est une grande actrice en devenir parfaite dans le rôle de la jeune fille assassinée qui suivra ses parents depuis l'au-delà.
Mais Peter Jackson ne sait pas où il va.
Si les scènes dans le monde « réel » sont vraiment bien faites et parfois très accrocheuses, ce n'est pas systématiquement le cas pour autant. C'est parfois trop long, trop « gros sabots », et un peu plombé par des effets sonores et une ambiance particulière. Jackson n'a pas non plus complétement décidé s'il faisait un drame ou un thriller. Le film oscille donc entre scènes plutot inquiétantes autour du tueur et de l'enquête et scènes de la vie d'une famille se remettant de la disparition de leur fille dont on a plutôt tendance à finalement se foutre.
L'autre problème, majeur selon moi, sont les scènes dans un univers qui est une sorte d'antichambre au paradis. D'abord, on s'y emmerde profondément : plans contemplatifs sur un arbre à la The Fountain, champs de blés, montagnes enneigées, petits oiseaux... Tout y passe. Mais là aussi Peter Jackson ne sait pas quoi raconter. On a droit à des visuels plutôt réalistes, d'autres beaucoup moins comme une mini-planète toute ronde, à mi-chemin entre une illustration de Terry Gilliam et Mario Galaxy. Mais Jackson n'est pas Gilliam et ne s'en sort pas, préférant finalement nous montrer un kiosque au milieu d'une forêt... Bref, l'ensemble, en plus d'être laid, est complétement inintéressant.
Je n'ai pas lu le livre d'Alice Sebold mais on aurait pu avoir un film intéressant si Peter Jackson et ses équipes s'étaient inspiré de Ghost ou de Always de Steven Spielberg, avec un « mort » fantomatique errant dans le monde des vivants et une histoire mieux orientée.
Une réalisation soignée, de bons acteurs, mais de sérieux problèmes de scénarios. Dommage.