Loving relate l'affaire du couple interracial Mildred et Richard Loving, dont le mariage, en juin 1958, tomba sur le coup de la loi de l'état de Virginie (Racial Integrity Act de 1924), interdisant justement les mariages interraciaux. Ils échappèrent à la prison, suite à une transaction avec le juge local, mais furent bannis de l'état durant 25 ans. Dix ans plus, la cour suprême des U.S.A cassa le verdict de l'état de Virginie dans une décision unanime.
Le film s'attache à établir une retranscription aussi véridique que possible de l'affaire, centrée d'ailleurs beaucoup plus sur le couple Loving et sa vie quotidienne que sur les procédures juridiques mises en jeu. Il découle de cela un scénario bien plus monotone que ne l'aurait été celui d'une fiction ou si l'affaire avait été romancée pour les besoins du cinéma. Les Loving étant des personnes issues d'un milieu plutôt modeste et pas spécialement portées au départ sur les droits civiques et la politique, le spectateur est avant tout confronté à la vie d'une famille américaine ordinaire, que les tracasseries administratives et policières contraignent dans un premier temps à déménager à Washington, puis qui - ne trouvant guère de satisfactions à la vie en ville - décide de retourner dans son pays natal.
Loving est donc un film témoignage avant tout, dans lequel la reconstitution de l'époque (les sixties) est particulièrement soignée (costumes, bagnoles, musique avec une excellente bande son). Sa durée (2h03) et une certaine absence de rebondissements, qui est le prix de la véracité historique, le rendent par moment quelque peu ennuyeux. Il est néanmoins sauvé par les très bonnes performances de ses deux acteurs principaux, Ruth Negga et Joel Edgerton, qui incarnent bien entendu Mildred et Richard Loving.