Loving captive et charme rapidement, par sa manière de mettre en lumière comment une petite historie peut faire bouger les lignes, en l’occurrence les mariages mixtes aux Etats-Unis d’Amérique.
Le parti-pris d’ignorer la ségrégation dans son ensemble, et de ne pas décrire de manière académique les nombreuses violences qui en découle pour se concentrer au plus près du couple Loving, leurs désirs, leur quotidien, apporte au final une très grand force et profondeur au récit. Changer la loi, mais également les faire évoluer les mœurs, n’est pas forcément abstrait, décidé par des personnes loin de la réalité des citoyens, mais peut être très concret.
Le regard portés sur ces « pionniers » qui ne voulaient pas être instrumentalisés est pudique, beau, simple. Pas d’artifice ni effets de pathos dans ce film. Et par ce choix, le réalisateur évite de tomber dans les même clichés que les nombreux films sur le racisme.
Si le film est plus mesuré et moins flamboyant que ses opus précédents, Nichols continue de nous impressionner par les registres variées de ses différents films, se révélant caméléon. Avec Loving il signe un film tout en délicatesse.