Luca
6.7
Luca

Long-métrage d'animation de Enrico Casarosa (2021)

Sono un italiano, un italiano vero

Ah le bel Italie de carte postale, qui fait rêver à la Dolce Vita, on s'y laisserait bien prendre le temps de deux petites heures estivales... Mais voilà, si l'on soupire d'aise devant les belles couleurs vives, l'esprit méditerranéen qui fleure bon dans chaque scène de ce Luca, et la petite tendresse que l'on a face à ce jeune homme-poisson aventurier, on n'a pas pour autant succombé au charme de ce Disney qui nous a semblé un peu inabouti à bien des niveaux. Comme si l'on avait poussé un curseur à mi-chemin d'une capacité, l'humour est destiné aux petits en oubliant les parents (très "je suis tombé, oh c'est drôle"), l'émotion est à mille kilomètres de ce que l'on a pu ressentir pour un bon Pixar, et les thèmes abordés de l'amitié et de la différence n'apportent rien de plus que l'on ne connaisse pas déjà (par cœur) dans les précédentes productions. La fin est également un monument de la facilité et de bons sentiments auquel on ne s'attendait pas (une déception). Cela ressemble à la fin d'un dessin animé jeunesse du matin, mais pas à celle d'un bon Disney, encore moins un bon Pixar. On ajoutera d'un point de vue totalement subjectif que le design des personnages ne nous a pas plu (de même que leurs finitions ombres et textures, ici au strict minimum), que l'intrigue de la Vespa nous a vite semblée peu palpitante, que le méchant est raté (il n'est ni charismatique dans sa vilénie, ni imposant, il est juste pénible, avec le design manichéen au possible qui va avec), que le personnage d'Alberto nous a pas emballé (trop vantard sur les bords, face à un Luca bien plus intéressant dans sa réserve) et que les clichés de l'Italie s'enchaînent avec tant de ferveur que si le film était chantant, on se serait coltiné "L'Italiano" en boucle. La presse aime le comparer à Call Me By Your Name (pour le jeune garçon qui apprend la vie avec un plus âgé, sur fond de Dolce Vita Italienne), "on voit ce qu'ils ont voulu dire". Ceci dit, Luca se destine à un jeune public, et ces derniers seront évidemment ravis de plonger et vrombir sur une Vespa "faite maison" avec les garçons-poissons. Mention tout de même à la jeune fille et au papa manchot qui sont des personnages secondaires très intéressants (ce que l'on a retenu, en-dehors de la Dolce Vita apaisante). Idéal pour une soirée en famille, ou pour partir mentalement en vacances du côté Italien. Lasciatemi cantaaaaare...

Aude_L
6
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le 19 juin 2021

Critique lue 850 fois

7 j'aime

Aude_L

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