Luca
6.7
Luca

Long-métrage d'animation de Enrico Casarosa (2021)

Une ode à l'amitié et à l'enfance


Silenzio Bruno !



Dans un village côtier italien vit Luca, un petit garçon qui, avec son meilleur ami Alberto, découvre les joies d'un été inoubliable ponctué de plongées en mer, de savoureuses pasta et de gelato.
Mais ce bonheur est menacé par leur secret commun : Celui d'être des monstres marins vivant dans les profondeurs de l'océan...



Une histoire convenue mais sincère



Après un film en France avec un rat cherchant à devenir cuisinier puis au Mexique avec sa culture sur la fête des morts, place à l'Italie désormais avec Luca, le dernier né des Studios Pixar qui nous plonge dans l'histoire d'un jeune garçon qui va découvrir la vie des hommes.
Là où le studio nous avait habitué à des scénarios portant sur des thématiques assez dures (comme la mort dans Coco) ou des concepts méta (comme l'Au-delà dans Soul), avec Luca, l'histoire est plus simpliste. On va suivre le jeune monstre marin Luca qui, avec Alberto son camarade, et Giulia une humaine vivant chez son père le temps des vacances, va déambuler dans les rues de Portorosso pour tenter de gagner la grande course afin que les deux amis puissent s'offrir une Vespa, un scooter qui ici symbolisera la liberté et le rêve pour les deux enfants ! Ici pas de grands objectifs, la seule et unique tension permanente du film sera le fait que Luca et Alberto doivent éviter de dévoiler leur véritable nature de monstre marin.


Un scénario simpliste qui dans ses débuts pourra rappeler La Petite Sirène (en raison de Luca qui est un monstre marin et dont l'accès à la surface lui est interdit afin de le protéger du danger) mais qui n'en demeure pas moins intéressant pour autant et où l'on suivra le garçon cherchant à découvrir et à apprendre la vie sur Terre, ceci conduisant souvent à des scènes émouvantes ou tout simplement risibles avec un humour qui ne sera pas sans rappeler certains vieux cartoons.


Et l'ensemble fonctionne bien, Luca demeure avant tout un film très feel good avec un penchant nostalgique qui rappellera à chacun de nous les souvenirs des vacances d'été où l'on vagabondait dans un village en se faisant des nouveaux amis le temps de quelques jours. Une histoire convenue certes et avec moins de niveaux de lecture que certains autres gros films du studio mais charmante malgré tout où l'on sent que le réalisateur Enrico CASAROSA s'est inspiré de sa propre histoire pour livrer une fable intime et sincère sur l'amitié.



Une carte postale en guise de visuel



Et cela viendra se confirmer par une animation au chara design tranchant énormément avec ceux des dernières productions.


L'ensemble des personnages se veut beaucoup plus simple et rondelet, au contraire des décors qui proposent une multitude de couleurs chatoyantes. Cela rappellera d'ailleurs certaines productions Ghibli puisque le film se déroulera au final dans un seul cadre, à savoir la ville de Portorosso, qui aura un cachet très carte postale. On a comme pour la France dans Ratatouille en son temps, la vision d'une Italie idéalisée, invitant au dépaysement le plus total. L'ensemble très coloré contribuera ainsi à l'ambiance estivale de l'œuvre qui se veut vivante, en témoigne les détails dans le village où les interactions sont nombreuses.


La Bande Originale composée par Dan ROMER là aussi est sympathique. Les sonorités choisies rappelant indubitablement l'Italie et se voulant là aussi bucoliques et joyeuses, à l'image de l'œuvre. Enfin on pourra citer l'utilisation de nombreuses expressions italiennes qui contribuera là-aussi à l'aspect dépaysant du film.



Un trio complémentaire



En ce qui concerne les personnages, on aura Luca qui est un garçon attachant, introverti et n'osant sortir de sa zone de confort et qui rêve de découvrir le monde. Son quotidien changera radicalement lorsqu'il fera la rencontre d'Alberto, un autre monstre marin croquant la vie à pleines dents qui collectionne de nombreux objets du monde terrestre et qui demeure assez vantard et doté d'une grande confiance en lui. Le duo fonctionnera bien avec Luca qui apprendra à surmonter ses peurs et à oser aller de l'avant grâce au personnage d'Alberto, une bromance comme on n'en fait plus ! Et arrivera la petite dernière, Giulia, qui sera la vacancière un peu étrange mais à laquelle on finira par s'attacher tant elle est pleine d'énergie, apportant la petite touche rebelle au groupe, apprenant au duo et surtout à Luca les merveilles du monde humain. Un trio ainsi simple en apparence mais dans lequel chaque personnage se révélera complémentaire car si Alberto demeure un modèle pour Luca, celui-ci deviendra jaloux de l'amitié existante entre Giulia et Luca. Une histoire là encore qui pourra résonner de manière authentique à l'intérieur de chacun de nous.


Il y aura d'autres personnages comme les parents de Luca qui eux aussi auront le droit à leur développement, montrant qu'il faut parfois laisser son enfant acquérir ses propres expériences et le laisser voler de ses propres ailes. On pourra citer également Ercole qui sera le caïd de cette petite ville mais qui malheureusement demeurera bien trop cliché pour réellement convaincre, à savoir qu'il est méchant car il est méchant sans aucune autre motivation derrière. On aura aussi le père de Giulia qui se verra bien développé sans toutefois tomber dans le tire-larmes comme on peut parfois y avoir droit, ce qui est un très bon point !


En résumé on a des personnages variés, mais si "l'antagoniste" peine à convaincre, le reste d'entre eux se démarquera grâce à leur développement mais surtout par le fait qu'ils sont tous attachants.



Film simple mais aux messages universels



Ainsi Luca est un film simple, dénotant avec les autres œuvres aux nombreux niveaux de lectures qu'a pu livrer Pixar dernièrement. Et pourtant, Luca est un film charmant portant sur l'enfance et livrant une belle fable sur l'amitié avec un trio hyper attachant et qui propose au final des messages plus simples, certes, mais tout aussi universels.


Un film estival et très coloré qui donnera le sourire et qui rappellera à de nombreuses personnes le souvenir de leurs vacances d’été. Bucolique et au final très dépaysant, il regorgera de moments aussi drôles qu'émouvants.


Un film pour toute la famille !

DuotakunoSora
7
Écrit par

Créée

le 31 oct. 2021

Critique lue 138 fois

Duotaku_no_Sora

Écrit par

Critique lue 138 fois

D'autres avis sur Luca

Luca
DanielOceanAndCo
5

Critique de Luca par DanielOceanAndCo

Arf, je suis embêté parce que d'un côté, il n'y a pas grand chose à reprocher à Luca, le dernier né des studios Pixar qui est le deuxième à la suite à débouler sur Disney+ en omettant une sortie en...

le 5 déc. 2021

27 j'aime

8

Luca
EricDebarnot
7

Monstres (marins et terrestres) & Cie...

On se doutait bien qu’après une œuvre aussi ambitieuse que "Soul", les Studios Pixar allaient nous proposer un film beaucoup plus « facile », plus « grand public, et l’on n’est donc pas surpris par...

le 21 juin 2021

22 j'aime

6

Luca
Alyson_Jensen
5

Poisson pané

Il fût une époque où l’on attendait le dernier Pixar avec une certaine excitation. D’abord pour la rareté de l’événement puis pour l’aspect technique du film (connaissant la maîtrise du studio en...

le 29 juin 2021

21 j'aime

2

Du même critique

GhostWire: Tokyo
DuotakunoSora
6

Seul dans Shibuya

Accueillons avec joie cette fin, qui marque l'avènement d'un nouveau commencement !Un mystérieux brouillard s'abat sur le quartier de Shibuya.Dès que quelqu'un est touché par la brume, il disparaît...

le 23 mars 2023

3 j'aime

Platinum End
DuotakunoSora
3

Un duo culte livrant une œuvre oubliable et mauvaise au possible

Je suis venue pour te rendre heureux mais j'ai échoué... Mirai est un garçon dépressif. Alors qu'il est sur le point de se suicider, il va être sauvé par un ange appelé Nasse et recevra trois...

le 15 oct. 2021

3 j'aime