C'est une histoire de la Résistance mais également une histoire d'amour. Sur le drame de Raymond Aubrac, résistant prisonnier de la gestapo et condamné à mort, se détache l'action résolue et amoureuse de son épouse Lucie Aubrac pour obtenir sa libération.
Ainsi, Claude Berri fait cohabiter un récit historique ( on y croise Max, alias Jean Moulin, et l'infâme Klaus Barbie) avec l'histoire sentimentale d'un couple dans la tourmente de l'Occupation. Son approche efficacement réaliste permet à Berri d'évoquer de façon convaincante le sort douloureux réservé au résistants au cours de leur détention, en même temps qu'il brosse le portrait d'une femme de caractère dont la témérité sauvera la vie de son mari.
Berri ne prétend pas à une chronique générale, plus large, de la Résistance et ses personnages n'en sont que plus authentiques au coeur d'une brillante reconstitution du Lyon des années 40. Daniel Auteuil et Carole Bouquet se partagent avec talent et conviction l'action dramatique d'un film honnête, sans pathos. Claude Berri n'est sans doute pas un cinéaste toujours inspiré mais sa narration, simple, sans complaisance dramatique ni volonté hagiographique, suffit à la valeur du film, à la valeur du témoignage.