L’inquiétant Crispin Glover (“Retour vers le futur”, “Willard” 2003) est un impitoyable tueur à gages français au doux prénom de Luc. Celui-ci débarque aux Etats-Unis - en Californie - avec dans ses valises, une nonchalance couplée à une violence sans limite. Au même moment, un certain Red (Luke Bracey, “Tu ne tueras point”), retrouve sa liberté après deux ans de prison, en cause un braquage de banque raté, ayant causé la mort de son partenaire de l’époque. Ce Français chez les Yankees aurait-il quelques griefs envers Red, qui pour l’heure savoure son retour auprès de sa femme Cloe (Nina Drobiev) et sa petite fille Béatrice (Ella Ryan Quinn)? D’un côté, nous suivons l’itinéraire sanglant - la violence est purement graphique - de Luc dans ce qui semble être Los Angeles et de l’autre nous naviguons dans l’univers “normal” de Red entre sa petite famille, son associé en affaire (Clé Bennett) et surtout le borderline Ernesto Sanchez (Clifton Collins Jr.), son agent de probation, qui ne le lâche pas d’une semelle. Au fur et à mesure du récit, la confrontation entre Luc et Red semble inéluctable. Avec “Lucky Day”, Roger Avary redonne vie avec amusement et nostalgie à un certain cinéma d’action décomplexé qui a fait les belles heures du 7ème Art des années 90. Il ne pouvait pas en être autrement, car le réalisateur de “Killing Zoe” (dont certains tableaux lors d’une scène dans un bureau, sont un clin d'œil), en est le précurseur avec Quentin Tarantino, son compère de toujours. En participant aux scénarios de “Reservoir Dogs”, “Pulp Fiction” ou encore “True Romance” de Tony Scott, Roger Avary a su laisser sa patte dans l’univers du polar "Pulp", nerveux, sanglant aux situations cocasses, voire comiques dont “Lucky Day” en est un écho sympathiquement fun !