Lucy, un film seulement divertissant.
Les films d’actions ne sont pas vraiment mes films préférés. Je ne supporte pas la violence gratuite et la vue du sang. Pourtant, certains films m’appâtent avec un scénario curieux et un casting de rêve. C'est le cas de Lucy de Luc Besson.
Lucy est une jeune femme qui s’est visiblement trompé de petit ami : ce dernier la mêle de force à un trafic de drogue. De terrifiants mafieux ensanglantés insèrent un sachet de drogue dans le ventre de Lucy, qui se déchire malencontreusement. La drogue se divulgue dans le corps de la belle blonde et elle maîtrise progressivement 100% de son cerveau.
La fausse théorie du 10%
Luc Besson veut nous faire croire que nous n’utilisons que 10% de nos capacités cérébrales. Pour le bien de son film et surtout de son porte-monnaie, Besson s’est amusé à faire un petit raccourci. En réalité, nous utilisions bien l’intégralité de notre cerveau mais toutes les parties ne sont pas activées en même temps. Dans le film Lucy, on rêve un peu, comme un grand enfant les yeux écarquillés, en imaginant ce que l’on pourrait devenir si nous activions toutes les cellules de notre cerveau simultanément, toutes connectées les unes aux autres. Cette hypothèse nous sert de divertissement plutôt que d’une réelle réflexion scientifique.
Scarlett en femme fatale
Si le film reste très divertissant, c’est grâce à Scarlett. Elle apparaît tout d’abord comme une étudiante banale et vulnérable. Elle est terrorisée face aux mafieux baraqués, pleure, renifle, morve, tremble à la vue des armes et du sang. Mais une fois la drogue s’emparant de son corps, elle devient une femme fatale sûre d’elle et époustouflante. Elle abat tout sur son passage avec un sang-froid terrible. Blonde et frêle, elle maîtrise le monde du bout des doigts et on tombe tous en fascination devant elle. Faible et forte à la fois, réelle et irréelle, réaliste et fantasque.
Des images inappropriées
Sur une musique ardente et martelée, la caméra nous emmène dans les entrailles de Lucy, au fin fond des cellules de son cerveau. Grâce aux nouvelles compétences de Lucy, on remonte dans le temps jusqu’au big bang. Merci à la centaine de graphistes notés sur le générique pour avoir conçu toutes ces images, à moins qu’elles aient été empruntées dans The Tree of Life de Terrence Malick ? Même si les images sont magnifiques, elles ont un air de déjà vu, de copié collé et même de plagiat total.
Pour compléter ces belles images, Besson a pensé qu’il était judicieux d’illustrer les propos du film de la sorte :
- Les cellules se multiplient et se transmettent de générations en générations = accouplements de rhinocéros
- Lucy est en danger face aux coréens musclés = une gazelle poursuivie par un guépard
Le cinéma est censé nous livrer des émotions et des significations de façon judicieuse et artistique mais Besson a préféré traduire son film par des images de documentaires d’animaux. Au cas où on comprendrait mieux ainsi.
Des clichés
Comme tous films d’actions, il faut s’attendre à des coups de couteaux, des gros plans dégoûtants, des hurlements, des tueries à tout bout de champ et des taxis qui s’écrasent. On se lasse par toute cette violence et on ne la remarque presque plus tellement le sang est omniprésent. Les méchants sont forcément des bridés, pommettes taillées et épaules baraqués. L’héroïne (bien que je l’ai adorée) est forcément blonde à gros seins. Le film, malgré son scénario captivant, reste un film d’action cliché.
Lucy est un film divertissant puisqu’il attire nos regards captivés sur cette génialissime Scarlett Johansson. L’histoire flotte entre la vie réelle et le paranormal avec un rythme et une musique stimulante. Mais le reste est superficiel, inapproprié ou cliché. Et la morale de l’histoire, c’est quoi ? On n’est sait trop rien…