À la gestion de l’économie, le roi Louis II de Bavière préférait s’occuper de la construction de ses châteaux flamboyants. Plutôt que de subventionner des guerres, il préférait devenir le mécène de Richard Wagner. Personnage fascinant et esthète incompris, Ludwig fut un roi à part dont la folie et les excès finirent par le mener à sa destruction.
Il n’est donc pas étonnant que Luchino Visconti, réalisateur italien passionné par la chute des classes nobles, ait décidé de porter sur grand écran la vie du célèbre roi fou.
D’ailleurs, le style baroque du cinéaste et sa mise en scène démesurée pour illustrer les fastes des puissants collent ici parfaitement à l’univers de Ludwig. On découvre ainsi d’immenses châteaux qui, au fur et à mesure que progresse l’intrigue, se transforment en des mausolées dans lesquelles la figure fantomatique de Ludwig semble s’enterrer.
Ludwig, le pauvre roi solitaire déconnecté de la réalité qui, à l’image de nombreux personnages dans le cinéma de Visconti, tente de créer un monde artistique parfait qui est hélas constamment en proie aux pressions extérieures qui se matérialisent ici par des ministres voulant s’accaparer le pouvoir. Pauvre Ludwig, le roi fou incompris…