Claude Gensac est décidément la vieille à la mode. Après Elle s'en va, la voici dans Lulu, femme nue, film similaire tant par son sujet que son ratage. Cette histoire de fuite se rêvant échappée belle, n'accouche que d'un téléfilm terne, sans souffle ni émotion. C'est une déception de la part de Solveig Anspach, dont le précédent Queen of Montreuil nous avait semblé fort rafraîchissant.
Si le prétexte se tient, si la timide loufoquerie apporte au film un peu de fantaisie, l'ensemble souffre d'une accumulation de clichés, situations improbables dont on force le trait à demi, pas vraiment, sans rien oser. Car on aurait pu y aller à fond dans la caricature, dans le burlesque, dans l'absurde. Mais on n'y va pas. On ne va nulle part. Succession de saynètes à la naphtaline, certaines gentillettes, d'autres ridicules, Lulu, femme nue avance sans rien apporter, sans éclaircir nos horizons, sans nous émouvoir.
Il n'est rien de dire que la mise en scène est inexistante. Tourné essentiellement à Saint-Gilles-Croix-de-Vie à l'automne, le film n'arrive même pas à tirer partie de la cinégénie du lieu. Les plages sont filmées platement, le front de mer de même, on n'y voit pas une sardine...
Triste film finalement, qui n'avance à rien et ne sert à rien. Karin Viard fait le service minimum à coup de moues boudeuses et de regards perdus. On l'a connue en meilleure forme. Bouli Lanners est délicieux et Claude Gensac fidèle à elle-même. Corinne Masiero est quant à elle particulièrement grotesque dans un rôle qui ne l'est pas moins. On ne retiendra que Marie Payen, excellente en sœur de Karin Viard.
Sans doute n'est-il pas nécessaire de s'acharner davantage sur un film qu'on aura bien vite oublié. S'il est adapté d'une BD d'Etienne Davodeau, il ne donne pas envie de la lire.
>>> Film vu en avant-première en présence d'une bonne partie de l'équipe, le rieur Bouli Lanners, la très sympathique Solveig Anspach, et la toujours radieuse Karin Viard... qui ne feront pas oublier la déception ressentie.