Si vous demandez à un américain qui a inventé le cinéma, il va répondre Thomas Edison. Si vous demandez à un allemand, il va répondre les Skladanowsky. Et si vous demandez à toute personne saine d’esprit, elle va répondre les frères Lumières.
Paris, le 28 décembre 1895 au Salon Indien du Grand Café. C’est la date et le lieu de la première projection payante du cinématographe des frères Lumière.
En amont du cinématographe il y a eu de multiples inventeurs restés ou sortis de l’ombre. Il y a eu des machines géniales ou morte-nées. Des jouets, des chambres obscures et des canons à images. De August Lumière, c’est son frère Louis Lumière qui inventa le cinématographe en une nuit.
Le cinématographe des frères Lumière et la première projection payante fin 1895 est considéré (pour moi, et d’autres) comme la première séance de cinéma moderne.
LUMIÈRE ! L’aventure commence est le projet de l’Institut Lumière de faire un documentaire d’anthologie sur le travail des frères Lumière. On retrouve donc une sélection d’une centaine de films restaurés. Du tout premier film La Sortie de l’usine Lumière, au premier film comique Le Jardinier (celui qu’on appel l’arroseur arrosé), ou le mythique Arrivée du train à la Ciotat, etc... C’est une part d’histoire qui nous est offerte.
Le réalisateur Thierry Frémaux est aussi le narrateur. On ressent sa passion et son envie de partager. Directeur de l’Institut Lumière, ce film est son bébé. Il apporte un décryptage astucieux et une mise en perspective salutaire rétablissant à sa juste valeur le génie des frères Lumière.
Thierry Frémaux est l’ambassadeur le plus logique pour nous transmettre son savoir et son amour des frères Lumière. Nous sommes des témoins privilégiés. Avec ce précieux hommage, il nous fait une offrande inestimable. Remercions-le ! Captivant. Mémoriel. Émouvant.
Le visionnage avec les commentaires de Thierry Frémaux est indispensable, mais pour un second visionnage, vous pouvez regarder le film sans ses commentaires. Ainsi vous profiterez d’une partition musicale de morceaux de musique classique de Camille Saint-Saëns, musicien contemporain des frères Lumière.
Le cinématographe des frères Lumière et ses projections publique enterra le kinétoscope de Thomas Edison qui avait fait le choix de ne pas projeter publiquement les films (il avait plutôt inventé le peep show).
Les spectateurs voulaient voir ensemble un film sur grand écran pour partager le rire, les larmes et leur regard sur le monde. C’est ce qu’ils désiraient à l’époque, c’est ce que nous voulons toujours.