Une chronique de la vie simple et réussie à la croisée des genres mais surtout un beau film.

On est toujours curieux de découvrir un premier film, un nouvel univers et peut-être la promesse d’un ou d’une cinéaste à suivre. Et c’est le cas avec la nouvelle venue Elsa Diringer et son « Luna ». Son film ne souffre pas trop des défauts inhérents à des premiers long-métrages comme les longueurs, les maladresses ou les approximations thématiques. C’est un petit film limpide fait avec le cœur et qui laisse augurer du meilleur pour son auteur. On y suit Luna une jeune femme entre l’adolescence et l’âge adulte qui va, avec sa bande, agresser un jeune homme lors d’un soir de beuverie. Sauf que celui-ci se retrouve par hasard dans la même exploitation maraîchère qu’elle et ne la reconnait pas. Et qu’elle va en tomber amoureux. Le film est donc une chronique à la croisée des genres qui ne souffre d’aucune scène en trop et qui n’ennuie jamais une seule seconde.


En effet, si la première partie prend donc des airs de chronique sociale sur la jeunesse, on part ensuite vers le film sentimental aux atours réalistes, sur lequel plane l’ombre du thriller. Et sur chacun de ses versants « Luna » est une réussite car tous ces genres se mêlent à merveille pour peindre le portrait de sa jeune héroïne incarnée par la révélation, Laetitia Clément. Elle nous fait fortement penser à la Sara Forestier des débuts avec sa forte tête et sa gouaille si particulière. En face d’elle, on trouve la révélation du très bon film d’Emmanuelle Bercot « La Tête haute », Rod Paradot. Qui partageait justement l’affiche de ce film avec… Sara Forestier qui jouait sa mère. La boucle est bouclée! L’osmose qui se crée entre les deux jeunes comédiens est pour beaucoup dans la réussite de « Luna ». On croit en leur histoire d’amour et dans ce qu’ils ressentent.


« Luna » est bercé par la belle lumière du Sud de la France et alterne plans dans un contexte original (les exploitations de fruits et légumes) et les habitations de lotissements anonymes et modernes. Le film adopte une forme naturaliste et au plus proche de la réalité qui lui va bien. Car ce que film Diringer, c’est la vie de tous les jours, le genre d’histoire qui pourrait arriver à tout le monde. En cela on se sent proche des personnages et de ce qu’ils traversent, que ce soit l’interrogation sur les aléas amoureux, le poids de la culpabilité ou encore le pardon. La fin parvient même à émouvoir tout en collant en même temps le spectateur au siège quant à son dénouement, car il est difficile de prévoir comment tout cela va se finir. Un film qui peut paraître banal de prime abord mais dont la fraîcheur et la simplicité l’élèvent au rang de réussie. Un beau film tout bonnement, mais surtout une jolie découverte.


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JorikVesperhaven
7

Créée

le 12 avr. 2018

Critique lue 773 fois

5 j'aime

Rémy Fiers

Écrit par

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5

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