Once Upon a Honeymoon
De Leo McCarey, je ne connaissais guère qu'un film, réalisé en 1957, qui est une pure merveille "Elle et Lui" avec Cary Grant et Deborah Kerr (notée 10 sur SC).Alors, l'idée de voir un film de ce...
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le 3 déc. 2023
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De Leo McCarey, je ne connaissais guère qu'un film, réalisé en 1957, qui est une pure merveille "Elle et Lui" avec Cary Grant et Deborah Kerr (notée 10 sur SC).
Alors, l'idée de voir un film de ce cinéaste datant de 1942, toujours avec Cary Grant me faisait bien envie. D'autant que l'action se déroulait en Europe dès 1938 alors que l'hydre nazie étendait peu à peu son ombre sur l'Europe.
J'avais aussi vu un petit bijou de Lubitsch, datant de la même époque, "To be or not to be" qui m'avait bien plu par sa subtilité et son second degré (noté 9 sur SC).
Force est de constater ici que le mélange des genres, comique et dramatique, passe moins bien à mon niveau.
Pourtant l'idée de base qui repose sur l'idylle entre un baron autrichien (qui a contribué à vendre son pays aux nazis) et une danseuse américaine (Ginger Rogers), est très bonne. La rendre témoin des activités de son mari lors du voyage de noces chaque fois qu'ils entrent dans un pays européen précédant de peu l'arrivée de Hitler est aussi une idée fort intéressante. Ça donne même une vision que pouvaient avoir les américains, de la situation en Europe d'autant que McCarey insère divers films d'actualité dans son film.
En opposition, le rôle de Cary Grant aurait mérité d'un peu plus d'analyse et de pondération. Le parti pris d'en faire un personnage qui tient du burlesque ne passe pas aujourd'hui. Je pense qu'il correspondait à ce qu'attendait le public de 1942, habitué de le voir dans les brillantes comédies américaines, en beau gosse, tombeur de ces dames et tombant, avec brio, dans les pièges de ces mêmes dames.
En revanche, il faut saluer la belle scène d'un camp de concentration des juifs (pas encore d'extermination) signifiant que la question de la persécution nazie était déjà bien dans toutes les têtes.
La scène finale sur le bateau ne me parait pas très réussie non plus, vue de mes yeux de 2023. On en comprend bien la finalité c'est-à-dire d'éviter que la peste brune s'étende jusqu'aux USA. Mais, je pense que cette scène aurait mérité d'être mieux développée et approfondie.
Car, en 1942, c'était bien ce message-là qui était important dans ce film qu'on peut qualifier de propagande pour faire prendre conscience aux américains de la réalité explosive de la situation mondiale.
Au final, c'est un film qui aborde un sujet forcément intéressant. Pour rester bon public, je vais dire que la méthode employée en 1942 de mélanger sujet grave et sujet comique était probablement la bonne pour sensibiliser tout ou partie du public américain. Mais, dès la fin de la guerre, après la découverte des horreurs nazies ou le décompte vertigineux des victimes, le sujet ne fait plus rire ou ne peut plus faire rire.
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le 3 déc. 2023
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