Encore une fois j'ai été ébloui par le talent du maître Noé, qui arrive comme d'habitude à nous plonger dans un chaos malsain avec une mise en scène magistrale.
J'ai remarqué que le même thème revient souvent dans le cinéma de Gaspar Noé: dénoncer la mentalité masculine. Et à chaque fois c'est réussi!
Le film tourne autour de deux femmes, Charlotte Gainsbourg et Béatrice Dalle, qui au début du film sont dans un dialogue très naturaliste qui les rend attachantes, dans deux plans fixes qui divisent l'écran, on retrouvera ce procédé tout au long du film. Cela permet au début de voir les deux actrices de façon neutre et de se plonger aisément dans leur conversation qui tourne autour du fantastique, de leur expérience professionnelle, et des hommes.
Après ces deux plans simultanés et posés, le reste du film devient un chaos affreux et insupportable comme sait le faire à merveilles notre réalisateur. Tout le jeu des lumières et des couleurs participent à ce chaos, ce jeu de lumièr
e et le thème du bûcher d'ailleurs présent depuis le premier plan de la scène d'exposition, avec les deux actrices.
Nous retrouvons le thème de la maternité très cher à Noé avec la scène où Charlotte est au téléphone avec sa petite fille visiblement en danger, et c'est très oppressant, d'une part à cause du mannequin glauque qui représente le buste nu et explicite d'une femme, et des hommes du plateau qui la pressent de revenir au boulot. La femme est ici arrachée de son rôle de mère, son enfant est sacrifiée, au profit du plaisir malsain d'hommes pervers.
Ces mêmes hommes pervers qui se plaisent à déshabiller des femmes sans leur consentement, qui sont odieux et intrusifs durant tout le film.
Et cette fin, mon dieu cette fin digne d'un bad trip au même niveau que l'autre chef d'œuvre Climax, tout le jeu de lumières atteint ici son paroxysme.
Bref, une œuvre subversive typique de Noé, alliant réalisme sale et thème fantastique. Subversive, plus encore, féministe!