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le 6 sept. 2013
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Je savais déjà certaines choses sur ce film : notamment la célèbre scène avec « Lèvres en feu » et un major croyant qui dont l’amour, entendu dans tout le campement.
J’ai déjà vu les films « The player », « Short cuts », « Prêt à porter » et « Cookie’s Fortune » de Robert Altman : ce cinéaste était du genre à avoir une signature, quelque chose qui faisait que ses films étaient reconnaissables de lui. Ces signatures, je les connaissait.
Et donc après une ouverture magnifique sur la chanson « Suicide in painless » (écrit par Mike Altman, 14 ans alors, en à peine cinq minutes) sur un ballet d’hélicoptères (on pense à l’ouverture de « Short cuts ») : on voit trois personnages qui parlent en même temps : on ne comprends rien de ce qui est dit évidemment, quoi qu’un des trois dit après l’information la plus importante.
Quand au montage, il n’y aucun fondu noir, comme d’habitude chez le cinéaste, les scènes s’enchaînent sans aucune transition, c’est parfois un peu incompréhensible, et les acteurs de plus en plus en roue libres, clairement à l’aise avec leurs personnages. « Mash » est un cas très particulier : 80 % des dialogues ont été improvisés. Et en plus il n’y a pas de générique de fin, en fait : seul la personne parlant dans le haut parleur du campement annonce « Vous venez de regarder « Mash » et liste vocalement les interprètes et leurs personnages qui défilent devant nous : c’est sur, on est chez Altman.
Un jeep volée, des sermons religieux ridiculisés, des humiliations, une partie de golf en pleine piste d’atterrissage, un jeune coréen reconverti en barman, la célèbre scène de « Lèvres en feu », l’humiliation de cette dernière sous la douche (qui m’as mis très mal à l’aise) et le match de football truqué (que j’ai trouvé inutile et long) : parmi les principales actions de notre équipe de branquignoles. Et des dialogues ciselés, ainsi qu’une mise en scène discrète, élégante et qui dit tout d’Altman.
« Mash » est un film très drôle : c’est impossible de ne pas rire rien pour la jeep volée ou lorsque Hawkeye et Duke ridiculisent le serment de Burns ou la course poursuite pendant le match de foot : c’est de plus en plus n’importe quoi. Ce sont souvent des blagues en dessous de la ceinture : on se croirait entre « Benny Hill » et « Les charlots » et « Police academy ».
D’ailleurs le film ne raconte pas vraiment une histoire, comme souvent chez Altman : il n’y a pas d’histoires, mais des scènes sans véritable chronologie, comme des sketchs collés les uns aux autres où on retrouve les mêmes personnages : ça peut tirer longueur (j’ai trouvé cela à un bon moment long) mais on se demande justement quelle scène va être juste après. Mais malgré l’humour du film, présent surtout au début, il y a un fond de dramatique, comme la scène où un jeune étudiant se fait démolir par Burns qui l’accuse d’avoir tuer un patient : pour nos personnages, ces quelques semaines dans lesquelles se déroulent « Mash » est pour eux l’occasion de s’amuser : ils se considèrent en vacances : la seul autorité qu’ils ont : c’est eux qui la font.
Leurs supérieurs n’as absolument aucune prises sur eux, à la fin du film : ils se considèrent être autant joueurs de golf que médecins ! Ce sont des personnages antipathiques, sexistes, homophobes, racistes, comme la plupart des personnages d’Altman (« Short cuts » est un très bon équivalent) et pourtant ils sont attachants, pourtant on est heureux de les avoir rencontrer et d’avoir passer près de deux heures avec eux, parce qu’ils nous ont fait rire, et qu’à travers leur comportement ils font cogités ce qu’est la guerre, l’impact, le dérisoire, d’ailleurs lorsque Hawkeye s’en vas à la fin il dit : « Les vacances sont finies ». Plus d’illusion, car lui, comme les autres, n’en ont jamais eu.
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le 6 août 2021
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