Déjà, je suis allé manger chez Macdo avant et ma place était prise. Enfin, elle n'était pas prise mais il y avait des jeunes autour et ça fait peur des jeunes autour. Donc je suis allé m'asseoir autre part, mais autre part c'est loin de la poubelle pour jeter son plateau. Et ne pas savoir où jeter son plateau, ne pas pouvoir le prévoir, c'est au moins aussi chiant que de ne pas avoir de paille avec sa boisson.
J'étais pas dans de bonnes conditions pour aller voir ce film. D'autant plus que je savais pertinemment pourquoi j'allais le voir. Parce que la veille, Cyril Hanouna m'avait enjaillé sur le film. Oh, il ne m'a pas convaincu, je me doutais bien que ce n'était pas un film extraordinaire ou génial comme il le prédisait. Mais inconsciemment, il m'a foutu ce film en tête et aujourd'hui, il correspondait à mes horaires. J'y suis allé dans l'espoir de voir Valérie Karsenti un peu dénudée, surtout la partie haute de la personne. Il y a un plan où elle sort de la piscine, avec ses vêtements mouillés et, je crois, sans soutien-gorge. Automatiquement, c'est un bon film. Vous pouvez quitter cette critique, je crois que c'est l'essentiel de ce film. En parlant de poitrine, nous étions trois dans la salle. J'arrive en dernier, pendant les ba (je déteste les gens qui font ça), et là, v'là-t'y pas que je tombe nez à nez avec une femme au manteau ouvert et avec une poitrine opulente, cachée sous un pull. Elle m'a regardé, moi aussi. Et là j'ai pensé deux choses : c'est instinctif, de regarder les poitrines, on n'y peut rien, je n'ai même pas voulu le faire, je m'attendais à trouver personne devant moi. La deuxième chose, c'est qu'en fait je viens de comprendre que les femmes voient de suite quand on regarde leurs attributs. Je n'y avais pas pensé. Ca se voit. Même une demi-seconde. Ca met mal à l'aise, j'imagine. Je ne dis pas que je vais arrêter, parce que c'est instinctif comme je l'ai dit (que ça ne vous serve pas d'argument pour justifier votre viol), mais c'était une révélation.
Le film ? Oui, le film. Ben c'est une comédie co-réalisée par Jérôme Commandeur avec Thierry Lhermitte, Arthur Dupont, Sabine Azéma, enfin des gens comme ça, quoi. Arthur Dupont est le gendre idéal et il déchante très vite en découvrant sa belle-famille. Commandeur s'est offert un rôle en or, assez drôle, intéressant, comme les jambes de Déborah François. Ah ben là on n'est pas sur une critique d'Aurea mon coco, ça part sur une analyse détaillée des mensurations de Déborah. Ce qu'on peut dire du film, c'est qu'il est assez mal interprété, hyper convenu et surtout très, très mal conçu. Le personnage du gendre idéal n'est pas assez drôle ni assez naïf pour faire naître de l'empathie, de l'ironie ou une quelconque émotion. Arthur Dupont en fait des tonnes. Il est beau, ça passe bien, mais ça ne suffit pas, demandez donc à Sasha Grey.
Je suis très conscient de l'aspect non-critique de cette critique. En même temps, que voulez-vous dire sur ce film ? Vous connaissez déjà votre propre point de vue sur ce film sans le voir. Et c'est rare, parce qu'on se doit de tout le temps connaître ce dont on parle. Si vous aimez Lhermitte, qui est plutôt pas mal, les allemandes sexy, les seins de Valérie Karsenti ou la frimousse de Déborah François, pourquoi pas tenter un petit quelque chose. Ou alors, comme moi, vous vous dites peut-être qu'en tant que cinéphile, ce sera votre sortie ciné du mois. Comme moi, vous irez le voir le jour de sa sortie, parce que vous êtes un éclaireur avisé, le BHL de ces dames, toujours prêt à renseigner son prochain sur la direction à prendre.
Albus Dumbledore disait : il faut beaucoup de courage pour voir de bons films, mais il en faut encore plus pour aller en voir des mauvais. Je crois que c'est ça, être un vrai passioné de cinéma. C'est prendre le contre-pied, toujours. C'est aller voir un film avec Jérôme Commandeur au lieu d'aller voir un film avec Jak Gyl, enfin, le frère de la meuf canon dans La secrétaire. Être passioné de cinéma, c'est être passioné de tous les cinémas. C'est être attendri par la bonne volonté de ces gens, qui ne vivent que de leur passion, et pour qui l'argent vient après. Être cinéphile en 2016, c'est avoir le courage de dire non aux films qui sont censés être aimés, appréciés, et appréhender une autre vision du cinéma. Roman Polanski ne disait-il pas : on n'est jamais assez jeune pour aimer se prendre la réalité en pleine figure. Le cinéma, c'est du Ken Loach en gelée.
Être cinéphile en 2016, c'est ouvrir l’œil, et le bon.