Ni bon ni mauvais, une comédie de mœurs bourgeoise comme le cinéma français en produit des quantités chaque année, avec son lot de petits mensonges, de quiproquos et d'engueulades entre quinquas, suivis d'une grande réconciliation finale, dans le cadre confortable d'une maison de campagne.
Le genre de divertissement qui rebutera les véritables cinéphiles et les allergiques au cinéma français, et que les autres pourront apprécier plus ou moins, en fonction du contexte et de l'humeur du soir.
Pour ma part j'ai passé un assez bon moment, car mon état d'esprit se prêtait bien à ce genre d'ambiance, et car "Ma langue au chat" se situe dans la fourchette haute de ce type de comédies chorales. En effet, la réalisatrice et scénariste Cécile Telerman possède un certain savoir-faire en la matière, puisqu'il s'agit déjà de son quatrième long-métrage du même genre, avec plus ("Tout pour plaire") ou moins ("Quelque chose à te dire") de réussite.
Ses personnages ont le mérite d'éviter (le plus souvent) la caricature lourdingue, la scénariste belge évitant de forcer inutilement le trait en vue de faire rire les spectateurs les moins subtils - une tare qui concerne hélas 90% des comédies françaises contemporaines.
Cette petite bande d'amis dégage donc une certaine authenticité, grâce à des dialogues qui sonnent souvent juste. Grâce aussi à une distribution efficace : les comédiens choisis se révèlent convaincants, à l'image de la pétillante Mélanie Bernier, de l'indolent Pascal Demolon, ou de Samuel Le Bihan que l'on recroise avec plaisir.
Certes, le film n'évite pas quelques dérapages pénibles, tels que l'annonce finale mélodramatique du personnage jouée par Marie-Josée Croze, qui provoque un éclat de rire gêné plutôt qu'une émotion sincère. De même, on pourra déplorer cette volonté d'imposer à tout prix un happy end, y compris au niveau de l'arc narratif secondaire qui donne son titre au film.
Mais l'ensemble reste plutôt bien tenu et divertissant.