Un peu poussif. En fait quasiment tout le film est constitué d'une assez longue phase d'exposition. Quand les choses commencent à s'accélérer à la fin, il y a une certaine montée en tension, mais le soufflé retombe assez vite. Et puis clac, clap (ish) de fin.
L'histoire en quelques mots : comme l'usine du coin dans le Nord a fermé, Karin Viard qui boissait dans l'usine doit chercher un nouveau job. Elle se retrouve à faire des aller-retours à Paris pour être femme de ménage chez un jeune loup de la finance. Ce trader sans scrupule (interprété par Gilles Lellouche) est complètement nul pour s'occuper de sa vie perso. Assez vite, Karin Viard se rend indispensable au trader - notamment pour s'occuper de son gamin dont il a la garde partagé.
Elle sonne très juste d'ailleurs, toute cette phase d'exposition consacrée au trader. Les rapports qu'il entretient avec sa femme de ménage, avec son fils ou avec une amourette passagère (Marine Vacth) brossent le portrait d'un individu profondément égoïste et en fait plutôt méchant, mais finalement très humain. C'est réussi dans le sens où le spectateur ne l'approuve pas dans ses choix, mais où on le comprend très bien.
La partie finale du film est relativement haletante, avec Karin Viard qui se lance dans quelque chose d'aussi radical qu'insensé. C'est un peu dommage que son action ne soit pas plus mûrie, car là on voit d'emblée qu'elle part dans le mur. Une réaction de Karin Viard plus subtile et plus efficace aurait été plus jouissive à regarder. Mais la morale est peut-être là : les riches ne peuvent que gagner, les pauvres ont peu de moyens et ne peuvent que se lancer dans des combats perdu d'avance. Enfin, un peu de sentiment de déception quand même avec la fin.