Très bon livre, et qui plus est premier livre d'une jeune autrice tout à fait prometteuse (Maud Ventura).
L'histoire se concentre sur le monologue intérieur d'une quadragénaire bourgeoise et bien propre sur elle, pendant une semaine. Cette femme est littéralement obsédée par son mari (jamais nommé ni physiquement décrit dans le roman) au point de penser à lui environ 65% de son temps de cerveau disponible. Au cours de cette semaine de vie somme toute banale, on suit le cheminement intérieur de la protagoniste. Il n'y quasiment pas de dialogue, tout est intériorisé et perçu par le filtre de la narratrice.
J'ai tout de suite pris goût au style d'écriture. Bien que la narratrice soit visiblement passablement timbrée, elle a bien conscience de son anormalité. Sa vie intérieure est fort riche et son regard du monde est sans fard (voire cynique), ce qui rend son propos à la fois agréable et amusant à lire.
J'ai trouvé un certain nombre de similitudes entre ce roman et ceux de la géniale Amélie Nothomb (qui a d'ailleurs fait une critique dithyrambique de Mon Mari) : très peu d'action, un personnage principal féminin décalé, l'omniprésence du dialogue (plutôt monologue ici mais ça revient au même).
Le roman s'essouffle un tout petit peu dans les deux derniers chapitres (samedi et dimanche), reflétant en cela le vécu de la narratrice qui n'aime pas ces journées, mais disons qu'en tant que lecteur on commence à attendre la fin.
Et quelle fin! L'épilogue final de 4 pages est lumineux de surprise et d'intelligence.
En bref : lisez-le !