Ce qu'il y a de bien avec les films de Buster Keaton ou de Charlie Chaplin, c'est la simplicité de la formule : on prend un personnage donné, malchanceux et sans-le sous et on le plonge dans un monde où il va faire des gaffes. Ici, on prend Buster Keaton dans le rôle de "Friendless" (il s'est même pas donné la peine de lui donner un nom) et on le plonge dans le monde des cowboys. J'ai rarement vu un film qui prend le terme de cowboy autant "au pied de la lettre" puisque ça va beaucoup beaucoup parler de garder des vaches ! (Ce qui est le métier de cowboy.) Et de voir Friendless s'amouracher d'une petite vache qu'il n'arrivait pas à traire et qui devient sa meilleure pote.
Si le film met du temps à démarrer (c'est surtout du "Friendless ne s'entend pas avec les autres cowboy") il décolle vraiment sur son dernier tiers, avec quelques effets de mise en scène plutôt bien foutus, comme une scène sur le toit d'un train parfaitement fluide ou des centaines de vache dans les rues de Los Angeles (enfin il me semble que c'est L.A....) A l'époque, Keaton avait les moyen de faire ce genre de folies en prise de vue réelles, et il y a des moments où je me dit que les dresseurs de vaches ont fait du très bon travail.
Ce qui est intéressant, c'est que pour un film qui va fêter son centenaire, on peut voir qu'il prenait déjà le contre-pied de pas mal de clichés des films de cowboy, je pense notamment à la scène de Poker qui contient aussi une blague auto-référencée sur le fait que les personnages de Buster Keaton ne SAVENT pas sourire .C'est un des rares films où le personnage principal ne fini par avec la seule fille (humaine) du film. Il passe même son temps à lui foutre des vents. Il y a aussi pas mal de gags sur le fait que les vaches soient attirées par la couleur rouge, ce qui est rigolo quand on sait que le film est en noir et blanc.
Voilà. Le film est disponible légalement sur YouTube si vous souhaitez le voir.