Quel film quand même. C'est un film tout en paradoxe. Il ne s'y passe pas grand chose, Hellman dit lui même qu'il n'y avait pas d'histoire a son film, et pourtant ça raconte tant de chose. C'est une radiographie assez géniale des Etats-Unis a cette époque, coince entre tradition et modernité. Comme l'est lui-meme Hellman tiraille entre son gout pour le cinema européen et ses sujets si typiquement américain.
C'est une vraie ode a la contre culture, authentique, pas celle un peu trop clinquante d'un easy rider. Two lane blacktop, c'est l'americana. Tout est d'ailleurs question de personnalité dans le film. La voiture, la vieille Chevrolet customise, modèle unique en étant la métaphore, contre la construction en série des GTO. Hellman avec trois fois rien nous fait sa petite critique de la société de consommation.
Mais Macadam a deux voies, c'est aussi une histoire d'amour qui n'aura jamais vraiment lieu. Qu'on ne verra que rarement a l'image mais qui pourtant l'empreigne au plus haut point, au point de consumer la pellicule. On est a la limite de l'implosion, du désespoir le plus totale pendant tout le film, on est sur le fil avant que la pellicule s'embrase et nous laisse dans le noir le plus total, il n'y a plus rien a filmer.
matiou04
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le 7 juin 2012

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