On est dans un monde post-apocalyptique (à ce que j'ai cru comprendre d'après certaines scènes), dans lequel la vie n'a pas été anéantie, mais a pris des allures de cauchemar. Des créatures cauchemardesques, mélanges d'humains, de bêtes et de machines, peuplent ce monde post-apocalyptique et y survivent vaille que vaille, pour on ne sait trop quelles fins, avec on ne sait trop quels objectifs. Elles se livrent à des tâches aussi horribles que dénuées de sens (pour notre entendement, en tout cas), dans un monde qui a perdu l'usage de la parole.
Comme je le dis dans mon titre, c'est un film d'animation relativement inventif au niveau des créatures et de leurs actes, saupoudré d'un certain humour et d'une vague poésie (aussi noirs l'un que l'autre), mais c'est vraiment très laid à voir, très lent, mécanique et déprimant.
Malgré la brièveté du film (84 mn), j'ai trouvé le temps long et émis un certain nombre de soupirs durant le visionnage. Des spectateurs ont quitté la salle en cours de film. J'en voyais d'autres dormir à moitié (c'était la séance de 22 heures). Je me souviens d'une courte séquence poético-humoristique assez colorée vers la fin du métrage : des sortes de champignons gobant des vers de type particulier (à moins que ce ne soient des insectes à un stade de précoce développement).
Message du film ? Il est donné par le titre : si Dieu existe, il ne peut être que fou pour avoir créé un monde aussi atroce. Et si ce n'est pas un Dieu fou qui a créé ce monde (car ce que nous donne à voir Phil Tippett, c'est clairement une satire du nôtre), alors cette création est le fruit du hasard ; et la manière, dont les hommes ont finalement pris en main et géré ce hasard, a abouti à une catastrophe, une inhumanité, une horreur absolues.
Conclusion : Mad God est un film d'animation inventif, mais très laid, très noir, déprimant et... assez pénible à regarder.