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Avec le succès extraordinaire de Mad Max en 1979, qui réalisait des recettes record, vint inévitablement le souhait de la Warner que Georges Miller revienne derrière la caméra pour réaliser une suite. Celle-ci débarqua ainsi sur les écrans internationaux trois ans plus tard, en 1982, affublée du titre "Le Défi". Disposant d'un budget dix fois plus conséquent que le précédent opus, il propose de retrouver notre cher Max Rockatansky quelques années plus tard où nous l'avions laissé, au moment où il s'apprête à piller une citerne d'essence gardée par un camp de réfugiés et assaillie de temps à temps par des pirates de la route.


Il devient rapidement évident, dans Mad Max 2, que le côté minimaliste et pauvre qui faisait le charme du premier opus a disparu, laissant la place à des moyens plus grands, déployés à travers des véhicules toujours plus rutilants, mais aussi à travers une esthétique bien plus "post-apo". En effet, seul le héros, toujours incarné par un Mel Gibson plus charismatique que jamais, fait véritablement le lien entre les deux opus: les paysages délaissés et déchus du premier Mad Max font ici place à des décors désertiques et arides faisant plus que jamais passer le film pour un western post-apocalyptique. Cette fois, Georges Miller prend la peine, en guise d'introduction, de poser une Histoire sur son univers, et de mettre à plat les éléments déclencheurs d'un tel désastre. L'ellipse laissée entre les deux opus n'a dès lors plus beaucoup d'importance, sinon de justifier la brutalité de Max, accrue avec le temps.


Si l'identité du premier Mad Max perdure à travers ce deuxième opus, dans lequel on retrouve une tendance visuelle crade et des antagonistes brutaux et animaux, le manichéisme dissous que semblait introduire la fin du premier film réapparaît à travers une opposition "gentils-méchants" plutôt dommageable, tant la folie du personnage de Mad Max est peu exploitée, au final.


Bien sûr, il ne souhaite pas redevenir l'homme qu'il était avant, et le film fera souvent la distinction entre Max et ce qu'on pourra appeler les "gentils": on en a l'exemple alors que Max choisit de les quitter seul plutôt que de rester les aider. Mais comme le prouve la fin du film, le manichéisme est de nouveau rétabli entre hommes civilisés et brutes, signe d'une tentative de rétablissement de la civilisation humaine.


Peut-on vraiment reprocher quelque chose d'autre à ce deuxième opus de la saga Mad Max ? Je pense que non. Grâce au budget qui lui est alloué, Georges Miller peut désormais se permettre des choses qu'il n'aurait pas pu envisager à l'époque du film, comme cette course-poursuite finale définitivement ancrée dans les annales du cinéma. L'image a bien évidemment vieilli avec le temps, et avec ça les dialogues et les costumes, résolument kitsch. Mais Mad Max 2, tout en proposant un post-apo plein d'imagination à l'univers totalement excentrique, parvient à poser les bases d'une situation réaliste: les personnages sont vraisemblables au plus haut point, que ce soit les "gentils", qui luttent contre l'anarchie, ou les "méchants", qui évoquent une civilisation lointaine, quasi préhistorique, voire animale; dans tous les cas, désorganisée et impulsive.


Mad Max 2 se permet presque, au détour d'un virage, l'ombre d'une réflexion, exprimée par une image forte.


L'introduction se clôt sur un accident causé par un camion dont l'épave bloque la route, camion qui servira plus tard à Mad Max de transporter la citerne, et avec lequel il aura un accident. Un plan d'ensemble, montrant le camion de nouveau renversé sur la route, évoque fugitivement un retour à la case départ, une sorte de situation cyclique, d'éternel recommencement dont on ne peut sortir: si le camion est accidenté, si le camion bloque la route; alors il la bloquera toujours, quoi qu'on y fasse.


En ajoutant à cela la thématique de l'enfant sauvage, représentée par un personnage qui se révélera être davantage agaçant qu'attendrissant, Mad Max 2 se révèle plus complet et polyvalent que le premier opus, et ce en de nombreux domaines, accomplissant, finalement, tout ce qu'on aurait pu rêver d'une suite.

Créée

le 12 mai 2015

Critique lue 352 fois

8 j'aime

Kevin Soma

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