Le 10 Juillet 1985, le célèbre critique américain Roger Ebert écrivait « Ce n’est pas censé se passer de cette façon. Les suites ne sont pas censées être meilleures que les films qui les ont inspirées. Le troisième film d’une série n’est pas censé créer un monde plus complexe, plus visionnaire et plus divertissant que les deux premiers. Les suites sont censées être des vides créatifs. Mais maintenant, voici Mad Max Beyond Thunderdome, non seulement le meilleur des trois films de Mad Max, mais l’un des meilleurs films de 1985 ».
En ce milieu de décennie 1980 règnent les productions de George Lucas et Steven Spielberg au box-office mondial, œuvres populaires et spectaculaires réconciliant le grand public avec les salles, pour des films plus familiaux que ce que proposaient les artistes du Nouvel Hollywood entre 1967 et 1980 (Coppola, Scorsese et De Palma en tête). Le tournant que prend ce troisième opus de Mad Max en fait certainement un symptôme de cette époque, pour le meilleur et pour le pire. Quelques mois avant la sortie des Goonies et surtout quelques années avant Hook, (deux films qu'on lui lie injustement) le troisième film de la saga Mad Max réalisé par George Miller et George Ogilvie assume une identité dite « familiale » qu’on pourrait grossièrement rapprocher du cinéma de Spielberg ou de Zemeckis, s’éloignant des motifs désespérés et post-apocalyptiques des premiers et seconds opus. Une relecture plus campbellienne et « conventionnelle » du héros solitaire, alors que le premier film, d'une violence radicale pour l'époque, était interdit aux moins de 18 ans lors de sa sortie en France (même si la raison de cette censure paraît superficielle aujourd'hui).
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