Mad Max est un chef d'oeuvre, qu'on se le dise.
Depuis les bruits de moteurs assourdissants de l'introduction jusqu'au dénouement dantesque, le voyage est un plaisir continuel.
On ressent au visionnage toute la puissance d'un univers profond et coloré, Miller déborde d'idées géniales, en quantité suffisante pour ne jamais épuiser le film en insistant trop sur l'une d'elles.
N'écoutez pas les détracteurs scénaristiques et autres aigris, ils se trompent : le film est si riche, ne serait ce que par sa multiplication des symboles et ses thématiques, qu'il peut se permettre le luxe de nous laisser les appréhender par nous meme. Un réel respect du spectateur.
Dans Mad Max, pas de dialogues inutiles, les personnages n'ont pas besoin de lenteurs ou de scènes niaises et maladroites pour exprimer toute leur complexité et les liens qui les soudent. Un simple regard suffit pour illustrer leur évolution.
Le porteur de guerre, transcendé en porteur de vie fendant l'air chaud du désert, la mystification amputée et la déperdition des idoles, l'animalisation sociétale, la fureur et le silence en pérpetuelle confrontation. Et simplement la lutte pour la vie, au delà de toute forme d'espoir.
Des images qui font briller les yeux, appuyées par une esthetique mathématique et une couleur née du pétrole, de la rouille et du sable.
Quel bonheur de constater l'absence de ces ignobles fonds verts : enfin un film qui vieillira bien.
Allez voir ce film, et profitez car après tout on ne va pas au cinéma pour s'ennuyer ;)