Mad Max est la série de films, avec New York 1997, ayant établi les codes du genre post-apocalyptique. Souvent copié (Les Nouveaux Barbares) et très rarement égalé (Ken le Survivant), Max nous revient 30 ans après un troisième volet assez faiblard. George Miller, réalisateur de la saga, est de retour à la caméra, cependant Mel Gibson a dû céder l'Interceptor à Tom Hardy. Ils sont rejoints par bon nombre de stars, notamment Charlize Theron, avec un budget monstrueux, et cela se voit !
Tout d'abord, on est bien dans un Mad Max. L'Interceptor est là, les pillards de la route sur des voitures modifiées chassent dans le désert, où sont parsemées des villes faites de bricolages. Les humains sont devenus des animaux dépendants des quelques ressources restantes, qu'ils vénèrent et ceux qui les possèdent. Cependant, le film est différent des autres, à l'image de la voiture de Max détruite dès le départ. C'est un tout autre héros que nous avons là. Plus en retrait, totalement perdu dans ce monde qu'il ne reconnaît plus, et ne supportant pas les souvenirs de l'ancien. Son seul désir est de sortir de ce vaste chaos qui lui tombe dessus, ne souhaitant qu'une place d'observateur désabusé.
Au niveau de l'intrigue, ce n'est pas un remake du 2, malgré le convoi et les références au western. Car, il y a aussi beaucoup d'éléments du 3, avec l'aspect péplum et l'organisation en cités. Le film assoit énormément son côté épique par des références antiques ou mythologiques. L'Immortan porte une armure à la romaine, Charlize Theron joue une Imperator et Max est accroché à un véhicule, comme à un navire de Ben-Hur. Les scènes époustouflantes de courses-poursuites font d'ailleurs plus penser aux batailles navales, qu'à une attaque de train. Les présences du Valhalla, d'Amazones, et d'une coalition digne des Achéens, ne sont pas d'ailleurs là par hasard.
Le plus troublant dans cette chevauchée wagnérienne, où le rouge domine, c'est qu'elle est terriblement d'actualité. Mad Max est encore plus pertinent que dans les années 80. Les conflits liés au pétrole et à l'eau sont désormais des faits. Les seigneurs de guerre utilisant des fanatiques et profitant de l'anarchie pour massacrer les populations et mettre en esclavage les femmes, sont dorénavant en Syrie et en Irak. Cette fresque épique nous apprend ainsi beaucoup de choses sur l'humanité, comme le faisait les épisodes précédents, avec Max toujours à la recherche de la sienne.
Ce Mad Max est une franche réussite. Tels les véhicules modifiés, ce qu'il y avait de meilleur dans la saga a été poussé au maximum. Pourtant, bien que les moyens pour le final dépasse celui du 2, le film australien le plus cher en 1981, celui-ci est vite expédié. Tom Hardy fait ses classes à la dure dans cette œuvre, dominée par une excellente Charlize Theron, et George Miller n'a pas son pareil pour tourner les obéliscales scènes d'action. En espérant, que cela soit un épisode introductif à une nouvelle saga, où Max retrouverait un rôle plus en avant.